Raphaël Liégeois sera le troisième astronaute belge
Le scientifique wallon Raphaël Liégeois, formé à l’ULiège, a été retenu au sein de la nouvelle promotion de cinq astronautes dévoilée par l’Agence spatiale européenne.
La Belgique aura bel et bien un troisième astronaute: le wallon Raphaël Liégeois, docteur en neuroscience (ULiège) et professeur à l’université de Genève, a été retenu au sein de la nouvelle promotion d’astronautes dévoilée par l’Agence spatiale européenne (ESA) à l’issue de sa conférence ministérielle, qui s’est tenue mardi et mercredi à Paris.
Né en 1988 et Namurois d’origine, Raphaël Liégeois faisait partie du dernier carré sélectionné au sein de plus de 22.000 aspirants qui s'étaient fait connaître au lancement de la procédure de sélection l'an dernier. L’ESA n’avait plus procédé à une campagne de recrutement de cette ampleur depuis 2009.
Six étapes de sélection
Un premier tri avait permis à 1.400 candidats de subir des tests psychotechniques et psychomoteurs à Hambourg. Ensuite, 400 de ces postulants avaient subi de nouvelles évaluations au Centre d'entraînement des astronautes européens (EAC) à Cologne, complétées par des entretiens avec des astronautes de la classe 2009.
En tout, six étapes de sélection se sont étalées jusqu’au mois dernier. La décision finale a été prise par le directeur général de l’ESA, l'Autrichien Josef Aschbacher, qui a tenté de respecter certains équilibres entre pays.
Le Belge fait partie d'une cohorte de cinq nouveaux astronautes européens de carrière, qui compte trois hommes et deux femmes. Les quatre autres heureux élus sont la Britannique Rosemary Coogan, 31 ans, scientifique au CNES (le Centre national d'études spatiales), la Française Sophie Adenot, l'Espagnol Pablo Álvarez Fernández et le Suisse Marco Alain Sieber, médecin urgentiste. L'ESA a également sélectionné le Britannique John McFall, porteur d'un handicap physique, pour étudier l'apport des personnes en situation de handicap à l'aventure spatiale.
La Belgique, qui a augmenté à deux reprises sa contribution à l’ESA depuis 2019, n’avait pas ménagé ses efforts pour soutenir une candidature nationale. Le secrétaire d'État à la Politique scientifique, Thomas Dermine (PS), a mené ces derniers mois une intense campagne de lobbying dans les milieux européens, ponctuée notamment par une rencontre récente à Bruxelles entre Josef Aschbacher et le Roi Philippe.
Cinquième contributrice au budget de l'ESA, la Belgique a envoyé, jusqu'à présent, deux astronautes dans l'espace: Dirk Frimout et Frank De Winne.
Qui est Raphaël Liégeois?
Raphaël Liégeois, qui donne cours à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne et à l'Université de Genève, a fait ses études à l’ULiège, où, après un master en ingénierie biomédicale, il est devenu docteur en neuroscience, sous la supervision du neurologue Steven Laureys. Pour la petite histoire, ce père de deux enfants, amateur notamment de vols en montgolfière et des arts du cirque, avait effectué, il y a cinq ans, un périple à vélo de Singapour à la Belgique.
Cinquième contributrice au budget de l'ESA, la Belgique a envoyé, jusqu'à présent, deux astronautes dans l'espace: Dirk Frimout (mars-avril 1992) et Frank De Winne (octobre-novembre 2002 et mai-décembre 2009). Ancien pilote de chasse, Frank De Winne, qui dirige le centre d'entraînement des astronautes européens à Cologne, a aussi été commandant de la station spatiale internationale lors de son deuxième vol spatial. Il fut le premier non-américain et non-russe à occuper cette fonction.
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Un astronaute belge vient d'être désigné | NewB veut sauver ses activités bancaires | Colère dans la méga-usine d'Iphone en Chine
Entraînement au printemps
L'entraînement des astronautes doit commencer au printemps. La première mission en orbite pour le premier d'entre eux n'est pas prévue avant 2026. Impossible toutefois de savoir si le Belge a une chance de pouvoir un jour fouler le sol lunaire.
"La Lune, c'est une perspective à beaucoup plus long terme pour nous. Il faut d'abord que l'on fasse nos armes sur des missions plus proches."
L'ESA a déjà dévoilé, en effet, une équipe de sept astronautes chevronnés prêts à s'entraîner pour partir explorer la Lune dans le cadre du programme américain Artémis. Ces candidats à un vol lunaire, dont le Français Thomas Pesquet et l'Italienne Samantha Cristoforetti, ont déjà effectué au moins une mission en orbite à bord de la station spatiale internationale. Parmi eux, seuls trois seront sélectionnés pour le Lunar Gateway, la future station en orbite lunaire, et un seul pour marcher sur le sol lunaire, d'ici à la fin de la décennie.
"La Lune, c'est une perspective à beaucoup plus long terme pour nous" a admis Raphaël Liégeois. "Il faut d'abord que l'on fasse nos armes sur des missions plus proches. Il est normal que ce soit la promotion précédente qui soit prévue pour aller sur la Lune avec les missions Artemis. On verra ce que le futur nous réserve. Quand la sélection précédente a été choisie, il y avait juste deux ou trois vols qui étaient assurés". "Personne aujourd'hui ne part à la retraite. Pour les missions Artémis vers la Lune, on va envoyer plutôt des gens de ma génération, d'ici à 2030" a confirmé de son côté le Français Thomas Pesquet.
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