La surcharge fédérale pour l'électricité verte augmente en 2020
Dès le 1er janvier 2020, la surcharge pour l’octroi de certificats verts augmentera de 1,7291 euro par MWh. La surcharge fédérale, dont le consommateur s’acquitte, vise à financer la production d’électricité verte.
Pour 2020, la ministre fédérale de l’Énergie, Marie Christine Marghem (MR), a arrêté, le 15 décembre dernier, l’augmentation de 1,7291 euro par mégawattheure de la surcharge fédérale. Celle-ci passe donc de 7,285 à 9,0141 euros par MWh. De 2018 à 2019, l’augmentation avait été de 2,1249 euros par MWh.
Chaque année, pour compenser le coût réel net résultant de l’obligation d’achat et de vente des certificats verts par le gestionnaire de réseau à haute tension, Elia, le ministère fédéral de l’énergie fixe, par voie d’arrêté ministériel, le montant de la surcharge fédérale devant être appliqué sur l’année à venir. La surcharge fédérale permet de financer cette obligation d’achats de certificats verts d’Elia.
Le montant de la surcharge est établi conformément à une proposition communiquée par la Creg, le régulateur fédéral des marchés de l’électricité et du gaz en Belgique.
Au niveau fédéral, les certificats verts sont octroyés pour maximiser la production d’électricité verte via les parcs éoliens offshore. La production d’électricité renouvelable sur la terre ferme est, elle, du ressort des autorités régionales du pays.
"Nous sommes très contents d’avoir réduit le niveau de soutien par rapport à l’ancienne législature."
La surcharge fédérale, qui vient, en bout de course, alourdir la facture énergétique du consommateur final, a donc pour objectif de soutenir le développement de la production d’énergie renouvelable en mer du Nord. Seulement, la part de ce développement supportée par le consommateur a sensiblement diminué par rapport à la législature précédente.
5 milliards d’euros
"Sur 16 ans, la part du soutien à l’éolien en mer soutenue par le biais de la surcharge fédérale sera réduite de 5 milliards d’euros, conformément au mécanisme mis en place par la législature en place", rappelle Bernard Van Hecke, le porte-parole du cabinet de la ministre Marghem. "Le financement intelligent de la transition énergétique est l’un des plus gros chantiers mené par cette législature", poursuit-il.
Pour rappel, l’objectif du gouvernement fédéral est de porter à 4 GW la capacité de production éolienne installée au large des côtes belges à l’horizon 2030. Actuellement, celle-ci affiche 2,3 GW. Le dernier projet notoire s’inscrivant dans la poursuite de cet objectif a été conduit et achevé par Elia en septembre dernier. En l’espèce, le MOG – ou Modular Offshore Grid – permet, en sa qualité de plateforme de commutation, de rassembler et de rapatrier l’électricité produite par quatre parcs éoliens offshore (Rentel, Seastar, Mermaid et Northwester 2) jusqu’au réseau terrestre. Un peu moins de 400 millions d’euros auront été nécessaires au financement de ce projet titanesque.
Par conséquent, la réduction du montant porté par la surcharge fédérale au regard de ces objectifs ambitieux ne réduit, d’après le cabinet Marghem, en rien les investissements en la matière. Au contraire, l’implication croissante des acteurs industriels dans les investissements pour la transition énergétique permet d’alléger la charge financière dont les consommateurs finaux doivent s’acquitter.
"Nous sommes très contents d’avoir réduit le niveau de soutien par rapport à l’ancienne législature", ajoute Bernard Van Hecke.
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