La filière équine tire plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires en Wallonie
Le secteur du cheval en Belgique pèse lourd. Mais la part la plus grande de la valeur ajoutée se situe en Flandre. La Wallonie devrait davantage profiter de ces opportunités.
La filière équine en Wallonie, c'est quelque 135.000 équidés, environ 6.750 équivalents temps plein et un impact économique estimé à 1,15 milliard d'euros, d'après les chiffres actualisé par le Centre européen du cheval de Mont-le-Soie.
La réputation de la Belgique en matière équine, dans le secteur de l'élevage, de la recherche et des soins vétérinaires, notamment, n'est plus à faire. Entre une formation en médecine vétérinaire de haut niveau, l'école d'équitation de Gesves, l'hippodrome de Ghlin ou encore l'aéroport de Liège, spécialisé dans le transport de chevaux, et le centre de recherche appliquée et de services de Mont-le-Soie, la Wallonie ne manque pas d'atouts dans la filière équine, fait remarquer Willy Borsus, ministre wallon de l'Économie et premier édile régional à visiter le centre depuis sa création.
Recherche
Ce centre de compétences, qui allie la recherche appliquée et les activités pratiques autour du cheval, a vu le jour en 2001, focalisé sur les études et les recherches sur la locomotion du cheval, en collaboration étroite avec l'Université de Liège. Depuis, ses activités ont intégré la recherche et les services en matière de reproduction. Et depuis 2020, le centre, qui dépend directement de la Région wallonne, bénéficie d'un contrat cadre pour un budget régional de 650.000 euros, auquel s'ajoutent des recettes propres. Mont-le-Soie fait par ailleurs partie du réseau européen d'échange de données EunetHorse, pour lequel l'Union vient de débloquer un budget.
"Nous avons d'excellents éleveurs qui font du bon travail en amont mais on manque parfois de certaines compétences et d'infrastructures pour accompagner le cheval jusqu'à sa pleine maturité."
Mais la Wallonie n'en tire pas sa juste part, estime Didier Serteyn, administrateur délégué du Centre européen. "Le problème, c'est qu'une grande partie de la valeur ajoutée se fait en Flandre ou en Hollande. Nous avons d'excellents éleveurs qui font du bon travail en amont, mais on manque parfois de certaines compétences et d'infrastructures pour accompagner le cheval jusqu'à sa pleine maturité, quand sa valeur ajoutée et sa valeur marchande est la plus élevée", explique-t-il.
Le centre de Mont-le-Soie dispose par exemple de compétences pointues en matières de reproduction, mais aussi d'outils technologiques de pointe pour détecter les aptitudes des chevaux et sélectionner les meilleurs individus qu'il sera particulièrement porteur de développer. Cela fait notamment partie des missions que lui confie la Région wallonne, avec le concours de l'ULiège, qui lui envoie régulièrement des doctorants, et en partenariat avec des entreprises de la filière équine.
Avec 135.000 équidés sur son territoire, pour 400.000 en Flandre, la Wallonie a de la marge, compte tenu de ses surfaces agricoles. Pour l'élevage et la nourriture, la filière équine nécessiterait près de 18% de la surface agricole. "Mais actuellement, la quasi-totalité de la nourriture des chevaux est importée. Il y a donc là aussi un créneau à exploiter pour développer la filière dans son ensemble", note encore Serteyn.
L'objectif serait d'atteindre un équivalent temps plein pour 10 animaux contre 1/20 actuellement, "ce qui est très faible par rapport à nos voisins néerlandophones ou néerlandais, qui investissent énormément dans la filière", précise encore Didier Serteyn. "On a les hectares mais pas les ressources humaines ou financières. Il y a pourtant un potentiel de 15.000 ETP directs et indirects", assure-t-il. D'où l'importance des investissements, reconnaît effectivement le ministre wallon. Et de mettre en place, entre autres, des partenariats public-privé pour y subvenir.
- La filière équine représente plus de 1,1 milliard d'euros en Wallonie.
- Elle génère plus de 6.750 emplois directs et indirects.
- Mais trop souvent, l'essentiel de la valeur ajoutée du cheval de haute performance profite à d'autres régions, comme la Flandre ou les Pays-Bas.
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