L'AFP s'attaque aux fake news belges avec le soutien de Facebook
L'Agence France Presse étend son réseau de factchecking à la Belgique, avec le soutien financier de Facebook.
Dans un paysage médiatique européen où les initiatives anti-fake news se multiplient, la Belgique brille par son retard. Avec l'aide financière de Facebook , l'AFP va donc prendre en charge une partie de la lutte contre la désinformation sur les réseaux sociaux belges.
Depuis 2017, le réseau social a rassemblé une soixantaine de médias pour former un réseau mondial de fact-checking et filtrer ce type de contenus sur sa plateforme. Avec 86 journalistes dédiés à la vérification d'information, répartis dans 38 pays, l'Agence France Presse est déjà un membre actif de l'organisation. Elle a donc proposé à Facebook d'étendre son partenariat à la Belgique et a engagé une journaliste spécialisée.
"Nous souhaitons évidemment nous pencher sur l'information belgo-belge, y compris l'information politique."
L'objectif est simple: traquer les informations virales fausses ou trompeuses qui circulent sur Facebook et sur Instagram. Une fois l'information vérifiée et démentie par un partenaire, le réseau social freine sa visibilité en ligne et prévient les internautes qui souhaitent la partager qu'il s'agit d'une fake news.
Les médias partenaires ont accès à une liste de contenus suspects envoyés par Facebook, mais choisissent les informations qu'ils souhaitent vérifier.
Le réseau de fact-checking géré par Facebook aura en tout cinq journalistes dédiés Belgique: deux chez Knack (Roularta), deux à l'agence de presse allemande DPA et une à l'AFP. Pour y entrer, les médias doivent déposer un dossier de certification auprès de l'International Fact-checking Network (IFCN).
Une rémunération à la pièce
En pratique, Facebook rémunère ses partenaires à la pièce, par information vérifiée. On ne connait pas le tarif, mais Grégoire Lemarchand, rédacteur en chef adjoint en charge des réseaux sociaux et du fact-checking à l'AFP, explique que l'agence y trouve son compte: "Notre présence en Belgique nous permet d'étendre notre réseau mondial de fact-checkers et de proposer à nos clients une offre plus riche en matière de vérification d'information." La rémunération soutient une initiative existante, sans pour autant suffir à financer un poste à temps plein.
Si aucune synergie ou collaboration spécifique n'est prévue avec Knack ou DPA, il y aura une continuité avec le travail déjà réalisé en France ou aux Pays-Bas, assure Grégoire Lemarchand: "La proximité culturelle et linguistique offre de nombreux sujets communs, on l'a vu avec les fake news qui circulent depuis la crise du coronavirus. Mais nous souhaitons évidemment nous pencher sur l'information belgo-belge, y compris l'information politique."
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