La reine des bourdons Biobest étend son royaume aux États-Unis

Il y a quelques mois de cela, le leader mondial de la pollinisation et de l'élimination par moyens naturels des nuisibles Biobest levait 100 millions d'euros auprès de Sofina et d'un trio d'investisseurs composé de Jean-Claude Marian, fondateur du groupe de maisons de repos Orpea, Paul Cornet de Ways-Ruart, qui fait partie des actionnaires familiaux d'AB InBev , et la famille Speeckaert, dont le portefeuille comprend notamment le géant des minéraux Sibelco. Objectif? Financer des projets d'acquisitions futures.

La première opération de croissance externe se donne aujourd'hui à (entre)voir:  l'entreprise basée à Westerlo a, en effet, signé une lettre d’intention non contraignante en vue d’acquérir la société américaine BioWorks, installée à Victor, dans l'État de New York.

Méconnue du grand public, celle qui était jusqu'ici aux mains de son CEO et de son management produit et distribue diverses sortes de biopesticides, et fournit également des conseils personnalisés dans le cadre de programmes intégrés de gestion de la santé des plantes à destination des producteurs des marchés de l’horticulture et de l’agriculture spécialisée.  

Bien que petite, avec sa cinquantaine d'emplois pour 20 millions de dollars de chiffre d'affaires, et son usine de 5.000 mètres carrés, la cible n'en était pas moins stratégique pour Biobest qui pouvait encore se développer "fortement" dans cette niche, d'après son CEO, Jean-Marc Vandoorne.

L'acquisition n'est toutefois pas encore gravée dans le marbre à ce stade; elle reste subordonnée à l'examen des comptes. En outre, les conseils d'administration des deux sociétés, ainsi que de tierces parties non précisées, doivent encore donner leur accord à son avènement.

Ancrage américain

Biobest était déjà présent aux États-Unis après l'acquisition en début d'année dernière de Plant Products, qui compte parmi les principaux distributeurs de pesticides biologiques intégrés au Canada et aux États-Unis. À noter, une opération similaire s'était déjà donnée à voir fin 2020.

Sur le reste de 2022, le plus si petit belge - puisque que sa valorisation a dépassé le milliard d'euros (dette exclue) - a également acquis une participation majoritaire (60%) dans la société polonaise Biopartner, puis a mis la main sur son homologue portugais Agronologica. De quoi lui permettre de viser désormais un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros, pour un excédent brut d'exploitation (ebitda) d'environ 50 millions.

Le holding des Boël est actionnaire de Biobest à hauteur d'entre 12 et 13%, selon les dernières informations disponibles. La participation du holding qui mise sur les escargots ou encore les batteries Floridienne  est, elle, de 79%; il en est ainsi l'actionnaire de référence.