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Jean Verheyen, le "petit Belge" qui assure les marchandises des programmes humanitaires de l'ONU

Laurent Verheyen est aussi spécialisé dans la couverture d'œuvres comme cet Œuf de Lucio Fontana qui trône, endommagé et donc sans valeur, dans son bureau. ©ANTONIN WEBER / HANS LUCAS

Souscripteur mandaté en assurance, la société bruxelloise Jean Verheyen accompagne les courtiers tant pour couvrir le contenu d'une camionnette d'une petite PME que celui d'un porte-conteneur. L'autre corde à son arc est son expertise dans la couverture d'œuvres d'art ou de patrimoines mobiliers et immobiliers.

Au détour d'une petite rue de Saint-Josse-ten-Noode, Laurent Verheyen et son chien Indie nous accueillent dans une magnifique maison de maître, siège de la société Jean Verheyen, détenue à 70% par Axa Belgique. "C'est la maison de mes grands-parents", reconnait-il.

Les murs sont couverts de tableaux. Dans son bureau, trône un immense Œuf de Lucio Fontana sous un verre de protection. Le CEO nous explique que cette œuvre s'est retrouvée en mille morceaux suite au passage malencontreux d'une femme de ménage au domicile de clients. Ces derniers ont été indemnisés et l'œuf a passé deux années chez une étudiante en art qui l'a intégralement "recollé". Aujourd'hui, cet Œuf n'a désormais plus aucune valeur, si ce n'est le travail minutieux de l'étudiante.

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La société Jean Verheyen, c'est, on peut dire, l'art du grand écart. Souscripteur mandaté en assurance auprès d'acteurs tels qu'Axa, Helvetia, Allianz Esa ou Siat, elle œuvre donc entre la compagnie d'assurance et le courtier.

Son domaine d'activité va de la couverture de pièces d'art en tous genres aux cargaisons des porte-conteneurs sillonnant les mers du globe.

"Nous nous voyons comme un private insurer, un one stop shop pour les VIP soucieux de couvrir leurs patrimoines immobilier et mobilier."

Laurent Verheyen
CEO de Jean Verheyen

Le private insurer des High Network individuals

Dans la salle de réunion, c'est un immense tableau d'Anselm Reyle, donc la surface en plexiglas couleur bleu saphir a été perforée pendant son transport, laissant entrevoir une feuille d'aluminium chiffonnée.

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Telle est la vie de Laurent Verheyen et de ses quarante-cinq collaborateurs: évoluer au milieu de collections de toute sorte. "Nous nous voyons comme un private insurer, un one stop shop pour les VIP soucieux de couvrir leurs patrimoines immobiliers et mobiliers."

Outre la couverture, la maison Jean Verheyen a son panel d'artisans permettant de rénover une œuvre ou un château. Elle offre aussi ses conseils en matière de sécurisation ou de préservation.

Assureur de cargaisons

Mais, le domaine historique d'activité est la couverture transport. "L'histoire de Jean Verheyen commence dans le commerce de coton. Mon arrière-arrière-grand-père s'était ainsi rendu compte qu'il n'y avait pas de solutions d'assurance accessibles pour le transport. Quand il a enfin trouvé un acteur, cela l'a passionné et il a repris l'entreprise. D'une offre timide, le portefeuille a grandi."

"Nous espérons développer notre expertise pour les cargaisons de fruits depuis l'Amérique du Sud. Mais le fruit est compliqué à assurer de par les possibles retards et les chaines logistiques nécessaires. "

Laurent Verheyen
CEO de Jean Verheyen

Désormais, Jean Verheyen couvre un éventail complet de marchandises, mais aussi tout le cheminement de la cargaison: de l'importation des matières premières à la confection, en passant par l'entreposage, l'exportation, la distribution sur le marché belge et tous les aspects du transport multimodal.

"Nous espérons développer notre expertise pour les cargaisons de fruits depuis l'Amérique du Sud. Mais le fruit est compliqué à assurer, de par les possibles retards et les chaines logistiques nécessaires. "

Dans son portefeuille client, on retrouve aussi les Nations unies. Depuis des années, Jean Verheyen est en effet en charge de la couverture de toutes les marchandises des programmes humanitaires de l'organisme; et ce, à travers le monde.

Jean Verheyen et la place anversoise

Jean Verheyen apparait aujourd'hui dans le trio de tête des acteurs belges. Néanmoins, il constate un marché du transport stagnant dans le Benelux. "Dans l'absolu, nous ne voyons pas un vrai dynamisme ni le développement espéré. Or, historiquement, les risques dans cette zone sont de bons risques, bien gérés et avec une stabilité des sinistres."

Si l'activité est plutôt plate, Laurent Verheyen note surtout la montée en puissance, ces dernières années, de la place anversoise en termes de centre de compétence pour la couverture du secteur du transport. "Nous constatons davantage de traders internationaux en commodités s'assurant sur le marché belge de par cette expertise."

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