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Édito | Le crowdfunding manque cruellement de projets entrepreneuriaux

Journaliste

Le financement participatif marque le pas cette année en Belgique. Pas le fait des investisseurs, toujours nombreux, mais des bons projets, qui manquent à l'appel.

Les sept plateformes de financement participatif que peut s'enorgueillir de compter la Belgique n'ont pas réussi à progresser cette année selon le critère des fonds levés, alors qu'elles avaient réussi jusqu'à présent à enregistrer de la croissance chaque année depuis la création du secteur en 2012, sauf en 2018. En soi, ce n'est pas inquiétant car cela reflète surtout le relatif marasme du marché immobilier, devenu depuis trois ou quatre ans le principal pourvoyeur de projets à "crowdfunder". L'écart entre l'évolution du public de particuliers investisseurs et celle des porteurs de projets à financer interpelle en revanche.

Il y a de plus en plus de (petits) investisseurs pour ce type de placement, mais les projets proposés se font plus rares ou, à tout le moins, ne suffisent plus à satisfaire la demande. Cette dichotomie apparaît très marquée chez Look&Fin, le leader du marché, dont les projets sécurisés, une fois mis en ligne, sont intégralement souscrits en quelques secondes.

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Dommage, puisqu'il y a là une source de financement intéressante, populaire et démocratique, que les pouvoirs publics cherchent d'ailleurs à stimuler, confer le Tax shelter disponible pour le crowdfunding en actions dans les jeunes pousses. Faut-il en conclure qu'on manque de projets d'entreprise sous nos latitudes?

Look&Fin dit n'avoir accepté que 0,4% des dossiers proposés cette année. Soit un projet sur 250. Faut-il en déduire que les 249 autres étaient mauvais?

D'un côté, nombre d'entrepreneurs et de porteurs de projets "briques" intéressés attendent d'accéder à du financement à moindre taux. Ils tablent sur de meilleures conditions en 2025. Mais d'un autre côté, les plateformes se montrent de plus en plus sélectives: Look&Fin dit n'avoir accepté que 0,4% des dossiers proposés cette année. Soit un projet sur 250. Faut-il en déduire que les 249 autres étaient mauvais? Auquel cas on devrait se poser des questions sur les compétences et le niveau de formation de nos starters et autres entrepreneurs entreprenants...

L'aversion au risque pèse aussi sur ce marché. Sur le web, quand une entreprise "crowdfundée" fait faillite, il est de bon ton de tirer à boulets rouges sur l'ensemble du secteur. Alors que les taux d'échec y restent faibles, limités le plus souvent à 2% des projets, voire moins. C'est aussi la raison, pas entièrement rationnelle, pour laquelle plusieurs plateformes cherchent à garantir ces placements via des assurances. Une bonne diversification devrait suffire, mais cela renvoie... au nombre de projets: il en faut beaucoup, il en faut donc plus, et qui soient solides et convaincants. Entrepreneurs de nos trois Régions, réveillez-vous...

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