Myocène obtient sa certification médicale américaine

Le marché américain se précise un peu plus. Quelques mois après avoir annoncé ouvertement ses ambitions sur le marché de l'Oncle Sam, le spécialiste de l'analyse de la fatigue musculaire Myocène vient de franchir une étape importante. La société vient officiellement d'obtenir la certification d'ISO médical pour sa technologie s'appuyant sur des électrodes installées sur le quadriceps et un capteur de puissance positionné sur le tibia.

"En théorie, cette certification n'est pas obligatoire pour se lancer sur ce marché, car la législation américaine permet de rentrer sur le marché, puis fait des contrôles. Mais la certification est donc très utile une fois installé", explique Jean-Yves Mignolet, le CEO et cofondateur de Myocène.

L'entreprise belge a de grandes ambitions sur le marché américain. En parallèle des démarches de certifications, Myocène a donc débuté le travail administratif pour obtenir l'autorisation de vente auprès de la FDA. "C'est un marché énorme avec des clubs et des universités qui ont beaucoup de moyens", glisse le patron. "Dès que nous aurons les autorisations, nous souhaitons cibler en priorité le football américain, le basket et le hockey sur glace".

Contact de choix à la NFL

Pour Myocène, la découverte du marché vient d'ailleurs de débuter. "On cherche d'abord les personnes qui pourront nous amener aux bons contacts dans les clubs et les universités. Nous avons déjà, par exemple, une relation directement au sein de la NFL (fédération de football américain)", explique Jean-Yves Mignolet.

Du côté européen, la phase de commercialisation se précise, elle, encore un peu plus. Elle devrait être officiellement lancée dès l'été, même si quelques contrats ont déjà été signés. Seulement trois ans après son lancement, la société a déjà conclu plusieurs contrats avec des clubs de football, dont l'OGC Nice qui évolue en Ligue 1 française. La technologie s'est également retrouvée sur les jambes des joueurs du PSG.

Des collaborations de luxe, mais à l'intérêt assez limité de l'autre côté de l'Atlantique. "Ce sont des expériences qui nous apportent évidemment une très belle visibilité. Mais lorsqu'on parle à un club de football américain, la référence d'un club de 'soccer' nous donne juste une certaine crédibilité pour leur parler. Il faut ensuite les convaincre de l'utilité de la technologie dans leur environnement. Cela ne fait donc qu'ouvrir la porte", explique le cofondateur de Myocène.

Dans les pas de Cefaly

Si le travail pour entrer sur le marché américain est long, les responsables du groupe ne partent pas d'une page blanche. La certification médicale et la demande d'autorisation sont des étapes que les patrons ont déjà effectuées avec Cefaly.

Cette autre entreprise des fondateurs de Myocène est spécialisée dans le traitement des migraines. Lancée en 2009 en Belgique, elle a débarqué cinq ans plus tard aux États-Unis. "Cette première expérience du marché américain est donc un énorme avantage", sourit le patron.

Pour financer ses ambitions américaines, le patron clôture actuellement une nouvelle levée de fonds. Elle devrait se situer entre 5 et 10 millions d'euros. "Elle a pour objectif de financer la phase de commercialisation, de façon globale. Mais dans les faits, elle servira en grande partie au lancement américain".

Myocène compte notamment ouvrir un bureau, mais n'a pas encore défini où exactement. En avril 2023, Myocène a bouclé une levée de fonds de deux millions d'euros. Selon ses calculs, environ 400 contrats suffiront à la société pour passer le cap de la rentabilité.