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Google, Amazon... Le secteur tech secoué par une nouvelle vague de licenciements

Twitch, Google et d'autres entreprises technologiques ont annoncé le licenciement de centaines d'employés à travers le monde. ©REUTERS

Après Amazon et ses plateformes Twitch, Prime Video, Audible et MGM Studios, c'est au tour de Google d'annoncer une nouvelle vague de suppressions d'emplois.

Le mois de janvier s'annonce difficile pour le secteur de la tech. Alphabet, la société mère de Google, vient de révéler le licenciement de centaines d'employés à travers plusieurs équipes, dans une tentative continue de réduire ses coûts. L'entreprise n'a pas précisé le nombre d'emplois impactés.

Ce que l'on sait, c'est que ces licenciements toucheront l'unité Assistant Vocal "Google Assistant" ainsi que l'équipe responsable des produits Pixel, Nest et Fitbit. Des centaines de postes dans l'équipe centrale d'ingénierie du géant de la recherche sont également touchés, a déclaré l'entreprise.

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Plus surprenant: la majorité des membres de l'équipe de réalité augmentée (AR) sont aussi licenciés, une division qui a pourtant connu plusieurs succès notables. L'un des produits AR les plus célèbres de Google est Google Glass, des lunettes de réalité augmentée lancées en 2013, bien qu'elles n'aient pas réussi à percer sur le marché grand public. Google a également développé ARCore, une plateforme pour la création d'expériences de réalité augmentée sur les appareils Android, qui a remporté une réussite plus significative.

6%
En janvier 2023, Alphabet avait déjà décidé de se séparer de 12.000 employés, soit 6% de ses effectifs à l'échelle mondiale.

Google a intégré, par ailleurs, la réalité augmentée dans plusieurs de ses produits et services, notamment Google Maps et Google Search, et a formé des partenariats avec diverses entreprises pour promouvoir l'utilisation de la réalité augmentée dans des applications pratiques.

Une course féroce à l'IA

Dans le cadre d'une stratégie de rationalisation de ses effectifs, Alphabet avait déjà fait part, en janvier 2023, de sa décision de se séparer de 12.000 employés, soit 6% de ses effectifs à l'échelle mondiale. En septembre dernier, le groupe comptait 182.381 salariés à travers le monde, contre 190.711 avant les licenciements des employés et de milliers d'autres contractants. Par la suite, de plus petites vagues de licenciements ont continué à avoir lieu, notamment au sein des équipes de Waze.

"Tout au long du second semestre de 2023, un certain nombre de nos équipes ont apporté des modifications pour devenir plus efficaces et mieux travailler, et pour aligner leurs ressources sur leurs priorités de produit les plus importantes. Certaines équipes continuent d'apporter ce type de changements organisationnels, qui incluent des suppressions de postes à l'échelle mondiale", a déclaré un porte-parole de Google à Reuters dans un communiqué. Les employés auront la possibilité de postuler à d'autres postes vacants au sein de l'entreprise.

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Cette restructuration survient dans un contexte où des géants technologiques tels que Microsoft et Google parient de plus en plus sur l'intelligence artificielle générative, une tendance stimulée par le succès fulgurant de ChatGPT, développé par OpenAI. L'année écoulée a été marquée par l'ambition de Google d'enrichir son assistant virtuel avec cette technologie de pointe.

D'autres licenciements dans la tech

Google n'est pas la seule à couper dans le vif. Amazon l'a précédée mercredi, en annonçant la suppression de "plusieurs centaines de postes" (ici très vague aussi), dans sa division Prime Video, au sein du studio hollywoodien MGM, et pour sa plateforme de streaming de jeux vidéo Twitch, où un peu plus de 500 personnes sont concernées. Il s'agit, selon plusieurs médias, d'un tiers des effectifs de la plateforme de jeux en ligne. Reuters a indiqué ce jeudi qu'Amazon s'apprêtait à également supprimer 5% des effectifs de sa division Audible.

Les réductions d'effectifs dans la tech offrent peu d'espoir pour un retour à une croissance rapide.

Si Amazon avait déjà prévenu, l'année dernière, de suppressions d'emplois à venir d'une ampleur inédite pour le groupe, la nouvelle n'en est pas moins brutale pour les concernés et pour tous les employés du secteur technologique, qui tremblent face à l'avènement de l'IA générative.

L'anxiété des travailleurs est particulièrement aiguë dans les emplois créatifs, qui peuvent être affectés par cette technologie, menaçant de réduire la quantité de travail nécessaire pour écrire ou produire des vidéos. L'application d'apprentissage de langues Duolingo,par exemple, a réduit de 10% ses effectifs freelances, tels que les traducteurs, en partie à cause d'une utilisation accrue de l'IA.

Autre communication du même genre: Unity Software, qui développe la technologie utilisée dans des jeux mobiles, comme Pokemon Go, a annoncé une réduction de 25% de ses effectifs, éliminant environ 1.800 emplois.

Ces annonces ne sont pas sans rappeler le début de l'année 2023, lorsque l'ensemble du secteur a connu une vague de suppressions de postes... qui a précédé la contraction la plus marquée de l'industrie depuis plus d'une décennie. Au total, le site Layoffs.fyi, qui suit les réductions d'effectifs dans la tech, a calculé que 1.186 entreprises technologiques ont supprimé plus de 262.600 emplois l'année dernière. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, 18 sociétés tech ont licencié 2.945 travailleurs.

Au final, ces mesures montrent que l'industrie technologique n'est pas encore revenue à la croissance rapide qu'elle a connue pendant la majeure partie des années 2010. Et avec des taux d'intérêt plus élevés, de nombreuses entreprises préfèrent désormais se concentrer sur les bénéfices plutôt que sur la croissance des revenus.

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