Le spécialiste gantois de l'IA LegalFly prêt à lever 15 millions d'euros
La start-up gantoise LegalFly, spécialisée dans l'IA, lève plus de 15 millions d'euros, notamment auprès d'investisseurs internationaux. Un exemple supplémentaire du fait que le monde juridique prend d'assaut la legaltech.
Le microcosme technologique gantois, à peine remis de la vente de la start-up juridique Henchman pour quelque 150 millions d'euros au début du mois de juin, pourrait déjà voir un autre gros mouvement se réaliser en son sein. Cette fois, les projecteurs sont braqués sur LegalFly, une entreprise de 18 employés fondée l'année dernière par Ruben Miessen, Kasper Verbeeck, Dennis Montégnies et Gregory Vekemans. Huit mois à peine après un premier tour de table de 2 millions d'euros, LegalFly s'apprête à lever 15 millions d'euros en série A.
Les investisseurs technologiques lorgnent aujourd'hui ce qui est considéré comme l'une des grandes ruptures de notre époque: l'automatisation par l'IA d'une partie du travail des spécialistes juridiques, comme l'anonymisation et l'analyse des contrats.
"L'IA générative fait partie intégrante de notre logiciel et n'est pas une couche que nous ajoutons à une solution plus ancienne."
LegalFly brûle d'ailleurs d'ambition. "De nombreux concurrents, y compris Henchman, se concentrent principalement sur la profession juridique. Nous nous intéressons aux services juridiques de l'ensemble des entreprises, ce qui représente un marché beaucoup plus vaste de près de 900 milliards d'euros", explique Ruben Miessen.
LegalFly a l'avantage d'avoir été fondée au moment où les grands modèles de langage de l'IA - Large Language Models ou LLM - perçaient. "Par conséquent, l'IA générative fait partie intégrante de notre logiciel et n'est pas une couche que nous ajoutons à une solution plus ancienne", explique le CEO.
Embarras du choix
Ruben Miessen s'est entretenu avec une trentaine d'investisseurs potentiels ces derniers mois et a choisi Notion Capital, du Royaume-Uni, comme investisseur principal. Le belge Fortino est également de la partie, comme le fonds technologique américain Bond Capital.
La largesse du financement est, elle aussi, remarquable, car LegalFly n'a pas absolument besoin de ces fonds. "Nous disposons encore de 80% des fonds de la précédente levée. Mais nous pensons qu'il est possible d'accélérer les choses, car il nous faut parfois des semaines pour traiter les demandes des nouveaux clients", explique Ruben Miessen. D'ici Noël, l'ambition est de tripler le nombre d'employés.
Plus grand qu'Harvey
LegalFly ambitionne maintenant de rendre ses produits plus accessibles. Elle a ainsi déjà intégré des applications comme Outlook ou Slack au sein de sa plateforme, avant de lancer un plug-in pour Microsoft Word dans les prochaines semaines.
LegalFly compte déjà un cabinet membre du "Magic Circle" londonien parmi ses clients.
Dans le même temps, LegalFly veut appuyer sur l'accélérateur au niveau international. "Dans le monde de l'entreprise, nous voulons devenir le leader européen sur ce marché d'ici un à deux ans". L'objectif est de faire de LegalFly une entreprise plus importante que Harvey, la société de technologie juridique la plus en vue du moment, qui recherche 100 millions de dollars de capitaux frais - pour une valorisation espérée de 1,5 milliard de dollars.
Magic Circle
L'idée semble très ambitieuse, mais la jeune pousse peut déjà se targuer d'avoir de bonnes références. Lors de son premier tour de table, LegalFly a attiré le directeur de produit de DeepMind, la filiale de Google spécialisée dans l'IA. Les produits gantois sont déjà utilisés par le géant de l'assurance Allianz et par Slaughter & May, un cabinet d'avocats qui fait partie du "Magic Circle", le club des cinq grands cabinets londoniens, entre autres.
Les premiers états financiers de LegalFly n'ont pas encore été publiés, mais l'entreprise va de l'avant. "Cet automne, nous allons certainement multiplier par quatre notre chiffre d'affaires par rapport au premier semestre, et l'année prochaine, nous voulons encore multiplier par dix notre chiffre d'affaires."
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