LinkedIn, une vitrine et un canal de recrutement pour le Bel 20

Avec un milliard d'utilisateurs inscrits dans le monde et 5 millions rien qu'en Belgique, le réseau social LinkedIn est incontournable dans le monde de l'entreprise. Avec autant de travailleurs inscrits sur la plateforme, impossible pour les entreprises ne pas aussi s'y afficher.

Reste à savoir comment exploiter la plateforme. Xavier Degraux, un consultant spécialiste du réseau social, s'est penché sur les habitudes des entreprises du Bel 20 sur la plateforme.

Un outil de recrutement

Sans surprise, le réseau social est un outil important de recrutement. Selon ses recherches, à la date du 24 mars dernier, les entreprises du Bel 20 proposaient 2.561 postes sur LinkedIn.

AB Inbev est l'entreprise qui utilise le plus le réseau social avec 1.078 offres d'emplois. "Avec un tel nombre, on peut supposer que la société a mis en place un système de publication automatique", indique Xavier Degraux. UCB et Elia Group complètent le podium avec respectivement 296 et 272 offres.

Dans le bas du classement, six entreprises n'ont aucun poste proposé sur leur page LinkedIn. Rien d'étonnant pour le consultant. "Cela peut très bien s'expliquer par l'absence de poste ouvert à ce moment. Toutes les entreprises du Bel 20 ne sont pas de très grandes sociétés", indique Xavier Degraux.

Fausses offres, vraie communication

"Aujourd'hui, aucun département RH ne ferait l'erreur de se passer de LinkedIn dans son processus de recrutement", assure-t-il.

Certaines entreprises déboursent d'ailleurs des milliers d'euros pour recruter via LinkedIn. "Pour une fonction en pénurie, il faut au moins débourser 500 euros pour un bon référencement et cibler au mieux le bon public". Certaines entreprises feraient même du recrutement une arme de communication.

"Je ne citerai pas de nom, mais des sociétés laissent parfois plus longtemps que nécessaire certaines offres ou proposent des postes assez vendeurs, mais non recherchés. Cela donne l'image d'une entreprise dynamique et en croissance. Et si un profil vraiment très qualifié se présente, le poste peut être créé pour ne pas laisser passer la perle rare", indique le spécialiste.

L'étude menée par le consultant pointe par ailleurs de grandes disparités du côté du nombre d'offres d'emplois par rapport au nombre d'employés actifs dans les sociétés du Bel 20. Selon ses recherches, Elia et argenx sont les entreprises proportionnellement les plus actives.  "Cela peut être le signe d'une évolution marquante ou l'anticipation d'une croissance forte de leur activité".

Plateforme de col blanc

Mais si LinkedIn est un outil de recrutement particulièrement utile, ce n'est pas le cas pour l'ensemble des profils. La sous-représentation de certains métiers sur la plateforme rend LinkedIn peu utile pour le recrutement du personnel médical ou des ouvriers, par exemple. "Une société qui emploie essentiellement ce type de mains-d'œuvre sera donc automatiquement moins bien classée".

LinkedIn fait également office de vitrine pour les grands groupes. Selon l'étude, les membres du Bel 20 compteraient en moyenne 110.787 de followers. Une moyenne en croissance moyenne de 15,7% sur un an. Avec une telle visibilité, faire de sa page LinkedIn une source de communication semblerait une stratégie logique. En pratique toutefois, ce type d'usage a tendance à perdre en efficacité.

"Avec l'évolution des algorithmes de LinkedIn, les posts de page d'entreprise sont beaucoup moins mis en valeur. Dans le fil des utilisateurs, seulement 2% des posts sont ceux de pages. LinkedIn préfère désormais les publications d'utilisateurs. Mais la page de l'entreprise reste cruciale. Elle a un côté rassurant", explique Xavier Degraux.