De Zip2 à Twitter, la fièvre d'entreprendre d'Elon Musk

1/ Zip2

En 1995, après avoir quitté l’université de Stanford, Elon Musk fonde Zip2, sa première société, aux côtés de son frère Kimbal. Il a alors 24 ans. La bulle internet est en pleine effervescence. La jeune entreprise propose alors un répertoire d’entreprises et des cartes dans ce que l’on pourrait décrire comme l’équivalent numérique des pages jaunes. Zip2 offre également des solutions logicielles pour les sites internet des journaux américains, comme le New York Times. En 1999, elle est rachetée par Compaq pour un peu plus de 300 millions de dollars.

2/ PayPal

Après avoir vendu Zip2 en 1999, Elon Musk fonde une banque en ligne, X.com. La société fusionne ensuite avec un éditeur de logiciels, Confinity. L’opération aboutira à la création du célèbre service de paiement en ligne PayPal.

En 2002, PayPal entre en bourse avant de se faire racheter quelques mois plus tard par le service d’enchères en ligne eBay pour 1,5 milliard de dollars. Musk, le principal actionnaire de PayPal, touchera 175 millions dans l’opération. Il est débarqué de son poste de CEO en 2000 à la suite de désaccords avec le comité de direction. En 2015, eBay se retire de PayPal. L’entreprise se classe aujourd’hui 134e du classement Fortune 500 des plus grosses entreprises américaines par revenu.

3/ SpaceX

En 2002, Musk se lance dans une nouvelle épopée: l’exploration spatiale. Il fonde SpaceX dont il est toujours CEO et ingénieur en chef aujourd’hui. Après trois lancements ratés, la fusée Falcon 1 réussit son entrée en orbite en 2008, une première pour l’appareil d’un acteur privé. Un exploit qui ouvre la porte de la Nasa à SpaceX. L’opérateur privé signe avec l’agence spatiale américaine pour effectuer douze vols jusqu’à la Station spatiale internationale à partir de 2012, après le départ à la retraite de la navette spatiale américaine.

En 2020, SpaceX effectue son premier vol habité, étape indispensable pour les prochains objectifs affichés que sont la Lune et Mars. 

4/ Tesla

Bien que fondée en 2003, Musk ne prendra la tête de Tesla qu’en 2008, après être rentré au capital en 2004 en tant qu’investisseur majoritaire et président de comité de direction du fabricant de voitures électriques. Malgré des craintes récurrentes sur ses capacités à livrer les volumes de véhicules annoncés, Tesla se fait progressivement une place avec, tour à tour, le Roadster puis les modèles, S, X, 3 et Y.

Depuis son entrée en bourse en 2010, le cours de l’action Tesla a augmenté de plus de 23.000%. À l’été 2020, Tesla devient le premier fabricant de voitures au monde en termes de valorisation boursière. L’entreprise est la sixième à atteindre une valorisation de 1.000 milliards de dollars dans l’histoire américaine.

5/ Hyperloop

En 2012, Musk mobilise des ingénieurs de Tesla et de SpaceX pour concevoir l’hyperloop. L’objectif: propulser des capsules maintenues en lévitation grâce à des aimants à des vitesses pouvant théoriquement dépasser les 1.000km/h dans des tunnels vidés de leur air, réduisant ainsi considérablement les frictions. Musk désire ainsi relier Los Angeles à San Francisco, pour un coût estimé à 6 milliards de dollars, ou encore la ville de New York à la capitale américaine, Washington.

En 2017, Hyperloop réalise un premier test dans un tunnel dans le désert, près de Los Angeles. L’appareil atteint alors 112km/h. Le record de vitesse d’un hyperloop est aujourd’hui de 463km/h.

6/ OpenAI

Fin 2015, l’emblématique patron californien cofonde OpenAI, un groupe visant à s’assurer que les progrès informatiques soient bénéfiques pour l’humanité. "L’intelligence artificielle va supplanter les capacités humaines", prédit-il. L’organisation vise particulièrement à empêcher que des entreprises ou des États qui disposeraient de systèmes d’intelligence artificielle très poussés aient trop de pouvoir et en abusent.

En 2018, Musk quitte le comité de direction de l’organisation, alors que Tesla est de plus en plus impliquée dans le développement de systèmes d’intelligence artificielle via son programme de conduite autonome Autopilot.

7/ Neuralink

En 2016, Musk se donne pour mission d’augmenter le cerveau humain et cofonde Neuralink, une start-up de neurotechnologie. Pour faciliter l’échange d’informations entre les humains et les machines, l’entreprise veut permettre d’implanter une puce dans le cerveau. La puce pourrait par exemple décupler la mémoire ou permettre à l’utilisateur de communiquer avec des logiciels, sans passer par l’intermédiaire d’un smartphone ou d’un ordinateur.

Si Musk évoque également la possibilité de soigner des patients atteints, par exemple, de paralysie ou de cécité, ces promesses sont dénoncées par certains experts du cerveau qui les qualifient de "hautement spéculatives". 

8/ The Boring Company

En 2016 toujours, Musk fonde The Boring Company (l’entreprise ennuyeuse, en français dans le texte), une entreprise dédiée à la construction de tunnels. Si ses compétences peuvent servir pour la mise en place du système hyperloop, The Boring Company se concentre jusqu’à présent sur des tunnels au sein des villes elles-mêmes, et non entre différentes villes. Musk a cependant récemment annoncé que The Boring Company s’attaquerait à un projet d’hyperloop dans les prochaines années.

Deux tunnels sont aujourd’hui en service à Las Vegas, et un autre sert de site de test, dans la région de Los Angeles.