Pourquoi Elon Musk veut racheter Twitter
Après avoir racheté 9,2% des parts de Twitter début avril et renoncé à rejoindre le conseil d'administration du réseau social, Elon Musk propose aujourd'hui son rachat complet pour 43 milliards de dollars.
La société d'investissement Wedbush ne s'était donc pas trompée. Début avril, Elon Musk annonçait avoir pris une participation de 9,2% dans Twitter. Au moment des faits, un analyste de l'entreprise américaine expliquait que cette participation passive pourrait être qu'une première étape. "Nous nous attendons à ce qu'elle ne soit que le début de conversations plus larges avec le conseil d'administration et la direction de Twitter, qui pourraient aboutir à une participation active et à un rôle plus agressif".
Deux semaines seulement après avoir allongé 2,9 milliards de dollars pour récupérer 73,5 millions d'actions, le fondateur de Tesla est passé officiellement à l'attaque ce jeudi. Ce dernier a communiqué à la Securities and Exchange Commission (SEC), l'organisme fédéral de réglementation des marchés aux États-Unis, une offre pour un rachat complet de Twitter.
43 milliards de dollars
L'entrepreneur serait prêt à débourser 43 milliards de dollars, soit 54,20 dollars par action pour récupérer l'ensemble des parts du groupe. Le montant proposé offre ainsi une prime de 38% aux détenteurs d'actions par rapport au cours du 1er avril, le dernier avant qu'il ne lance ses opérations.
"Depuis que j'ai investi, je me rends compte que l'entreprise ne pourra ni prospérer ni servir cet impératif sociétal sous sa forme actuelle."
Reste toutefois à savoir comment compte se positionner le groupe face à cette opération hostile. Pour le moment, les responsables de l'entreprise ont précisé qu'ils comptaient regarder avec attention la proposition faite par l'entrepreneur. Une première réunion avec les membres du "board" de l'entreprise devait avoir lieu ce jeudi.
Elon Musk a, lui, un avis tranché sur la situation actuelle du groupe. Après s'être exprimé sur le rôle de gardien de la liberté d'expression, que devait revêtir un réseau social comme Twitter, l'entrepreneur a également souligné, selon lui, le besoin de changement dans son organisation. "Depuis que j'ai investi, je me rends compte que l'entreprise ne pourra ni prospérer ni servir cet impératif sociétal sous sa forme actuelle. Twitter doit être transformé en entreprise privée", a-t-il indiqué, confirmant ainsi son intention de retirer Twitter des marchés.
Et si Twitter refuse?
Elon Musk sait ce qu'il veut et le dit clairement. Dans le document envoyé à la SEC, il précise qu'il s'agit de "sa meilleure offre et de son offre finale". Il menace, en cas de refus, de "réexaminer sa position d'actionnaire" au sein du réseau social.
Sa prise de position début avril avait fait de lui le plus important actionnaire du groupe, lui donnant une place au sein du conseil d'administration. Après plusieurs rebondissements, le directeur général de Twitter avait finalement précis qu'Elon Musk avait renoncé à occuper son siège, suivant ainsi sa ligne initiale d'actionnaire passif.
L'homme d'affaires est en revanche particulièrement actif en tant qu'utilisateur. Il tweete presque quotidiennement auprès de ses 80 millions d'abonnés. Dans ses déclarations, il n'hésite pas à égratigner le réseau social, en s'en prenant à sa gestion, sa politique de modération ou encore la popularité du réseau qui serait en baisse.
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