Facebook se restructure, mais Zuckerberg reste le patron
Le réseau social le plus populaire de la planète a modifié les attributions de plusieurs cadres dirigeants. Au sommet de la hiérarchie d'un Facebook qui tente toujours de redorer son image à la suite du scandale des données personnelles, le tout-puissant Mark Zuckerberg garde néanmoins les pleins pouvoirs.
Facebook existe depuis 15 ans. Et cette semaine, le groupe américain, dont l'image a été gravement ternie par l'éclatement mi-mars du scandale retentissant Cambridge Analytica (lire encadré), a procédé à la plus importante réorganisation de son histoire.
Si la tête du groupe, composée du patron-fondateur Mark Zuckerberg et de sa numéro deux Sheryl Sandberg, reste intacte, l'armada de lieutenants a été revue et corrigée.
Du changement et peu de départs
Chris Cox, un proche de Mark Zuckerberg, sera désormais en charge des applications Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger.
Facebook réorganise également ses équipes dédiées aux produits et à la technologie, en créant trois unités, dont l'une consacrée à la "blockchain", utilisée notamment dans les cryptomonnaies et qui sera pilotée par David Marcus, jusqu'ici à la tête de Messenger.
Javier Olivan, lui aussi déjà haut cadre chez Facebook, sera chargé d'une division transversale consacrée notamment à la sécurité et aux publicités dans les divers produits du groupe, selon Recode, le site spécialisé en nouvelles technologies.
L'entreprise note aussi une arrivée au sein de son comité de direction, celle de Jeff Zients, actuel patron de The Cranemere Group, une compagnie d'investissements. L'homme est également connu pour avoir servi dans l'administration Obama en tant que directeur du Conseil économique national et directeur par intérim du Bureau de la gestion et du budget.
Mais si en tout plus d'une dizaine de cadres ont changé de fonctions, aucun ne semble avoir réellement quitté le navire. Seul Jan Koum, co-fondateur de WhatsApp, une application achetée en 2014 par Facebook pour 19 milliards de dollars, a annoncé son départ du réseau social le mois dernier, notamment en raison, selon la presse américaine, de désaccords au sujet de la confidentialité des données.
Le scandale Cambridge Analytica en bref
A la mi-mars, la société britannique Cambridge Analytica est suspectée d'avoir collecté et exploité sans leur consentement les données personnelles de près de 90 millions d'utilisateurs de Facebook à des fins politiques. Ces informations auraient été utilisées pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d'influencer le vote des électeurs afin de peser dans la campagne présidentielle américaine de 2016, remportée par Donald Trump.
Dénonçant "un abus de confiance", Facebook a toujours farouchement démenti avoir laissé faire, affirmant ignorer que les données récoltées par Cambridge Analytica via une application de tests psychologiques développée par un chercheur universitaire étaient utilisées à des fins politiques. Mais le géant américain a été pris dans la tempête, accusé de ne pas protéger suffisamment ses utilisateurs. Son patron, Mark Zuckerberg, a dû faire amende honorable pour les "erreurs" passées de son groupe, lors d'une longue audition en avril par des parlementaires américains.
Le jeune milliardaire américain a promis des mesures pour mieux protéger les données personnelles de ses usagers, limiter l'utilisation de données personnelles à des fins publicitaires et accepté le principe d'une régulation des acteurs du monde numérique.
La semaine dernière, Cambridge Analytica a entamé une procédure d'insolvabilité et a cessé immédiatement toutes ses opérations.
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