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Google dévoile l’évolution de la Terre sur les 30 dernières années

©EPA

Google Earth fait peau neuve pour mettre en image l'impact du changement climatique et de la main de l'homme sur la planète Terre. Voyage renversant parmi les 24 millions d'images satellites utilisées.

Depuis ses débuts, il y a 15 ans, Google Earth permet d’explorer la planète depuis le confort de son canapé. Mais à partir de 2017, aucune mise à jour significative n’avait fait évoluer le service. Ce n’est plus le cas depuis aujourd’hui. Google a en effet dévoilé la nouvelle version de son outil d’exploration en collaboration avec la NASA et l’ESA (European Spatial Agency). Google Earth permet toujours de voyager sur terre, mais aussi désormais dans le temps. Grâce à l’aide des deux agences spatiales et de plusieurs partenaires scientifiques, il est possible de voir l’évolution de n’importe quel endroit sur terre depuis 1984 avec un outil baptisé assez logiquement "Timelapse".

Timelapse de Bruxelles de 1989 à 2020

Pour arriver à un tel résultat, une technologie de pointe a dû être utilisée pour notamment enlever les nuages des images satellites et ensuite les superposer pour arriver à un résultat, assez bluffant, en 3D. Pour créer ces "timelapse" de chaque endroit sur terre, Google a dû intégrer plus de 24 millions d’images satellites allant de 1984 à 2020.

Processus

Il a fallu plus de deux millions d'heures de traitement sur des milliers d'ordinateurs et de serveurs pour compiler 20 pétaoctets d'images satellites dans une seule mosaïque vidéo de 4,4 térapixels, soit l'équivalent de 530.000 vidéos en résolution 4K. Beaucoup de chiffres pour un résultat qui fait de "Timelapse" la vidéo la plus longue et la plus "lourde" jamais produite. On peut parler de prouesse technique. Dans quel but? Même si l'on pourrait passer des heures dessus à voyager, encore plus lorsque l'on est confiné, ce n'est, selon Google, pas uniquement pour le plaisir des yeux.

24
millions d'images satellites
Pour réaliser ces "timelapse" de chaque endroit sur terre, Google a dû intégrer plus de 24 millions d’images satellites allant de 1984 à 2020.

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Prise de conscience visuelle

Au-delà de l’évident plaisir que l’on peut avoir à parcourir et découvrir l’évolution d’endroits familiers ou non sur terre – il est très grisant de se "perdre" dans l'outil – Google espère que son initiative servira à faire évoluer les mentalités sur l’impact du réchauffement climatique, car l'outil permet de se rendre compte en quelques secondes de l'impact de l'activité humaine sur une zone déterminée. La volonté écologique de l'initiative peut paraître contradictoire en regard de l’énergie déployée et consommée pour arriver à ce résultat, mais Google assure que tout ce travail est neutre en carbone: "Tous les calculs ont été effectués dans nos centres de données neutres en carbone et alimentés à 100% par de l’énergie renouvelable" a affirmé la directrice de Google Earth avec qui nous avons pu nous entretenir brièvement.

Implantation de fermes solaires en Chine.

Lors de cet entretien en compagnie d'experts de la NASA et de l'ESA et d’autres confrères internationaux, la "timelapse" de Charleroi a été montré en exemple pour montrer l'efficacité de l’outil, aux côtés de Las Vegas et son expansion urbaine au milieu du désert, mais aussi l'assèchement de la Mer d'Aral. Il faut croire que la métamorphose visuelle de la cité carolo impressionne, même vue d’en haut.

"Les preuves visuelles sont parfois plus pertinentes que les discours."

Google

Google espère que les enseignants et les ONG vont s’emparer de cet outil. Pour leur faciliter la tâche, il est possible de télécharger en quelques secondes une vidéo d’une "timelapse" de l’endroit voulu pour pouvoir la diffuser. "Timelapse permet d'effectuer un zoom arrière pour évaluer la santé et le bien-être de notre seule maison, et est un outil qui peut éduquer et inspirer un passage à l'action. Les preuves visuelles sont parfois plus pertinentes que les discours", explique le géant numérique dans un communiqué.

Timelapse sera actualisé chaque année pour permettre de suivre l'évolution de la planète en temps réel. Son impact sera, lui, difficilement mesurable.

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