La révolution de Facebook porte un nom
Facebook s'est trouvé un nouveau nom pour désigner l'ensemble du groupe. Un changement qui semble symbolique mais qui marque le lancement officiel de la nouvelle stratégie.
Facebook officialise sa nouvelle péripétie. Depuis ce jeudi, la devanture de sa boutique affiche désormais Meta. À peine présenté, le nouveau nom est déjà moqué dans tous les sens, à coups de jeux de mots très moyens et comparaisons faciles avec le logo d'un célèbre opérateur télécoms belge. Si chacun se fera son opinion du choix final, la démarche est, elle, des plus légitimes. Elle permet de rappeler que l'activité du groupe ne se limite pas au roi des réseaux sociaux.
Au cas où vous seriez toujours adepte du GSM à touches, Facebook c'est aussi WhatsApp, Instagram et Messenger. En parallèle, ce sont des investissements dans un paquet de start-ups et le développement de la technologie VR via Oculus. Le mastodonte ne pouvait donc plus se définir que par un de ses membres, qui plus est celui dont la réputation s'effrite le plus pour le moment. Va donc pour Meta qui, comme Alphabet pour Google, impose la cohérence là où elle manquait.
Les plus critiques du réseau bleu et blanc voient néanmoins dans la démarche de Mark Zuckerberg un bon moyen de détourner l'attention, à un moment où son groupe enchaîne les boulettes et révélations gênantes. La dernière diffusée par la presse américaine révélait la manière très discutable dont le groupe gère les contenus relayés sur ses plateformes. Pas de doute que sortir une info plus légère et portée sur l'avenir à ce moment ne peut faire que du bien à Facebook. De là à dire que l'agenda et l'annonce ont été préparés pour masquer les travers, cela semble un raccourci trop court pour un géant, pour qui chaque décision prend des mois à aboutir.
Un nom, mais surtout une ambition
Restera néanmoins à convaincre une extrême majorité de la population que la réalité virtuelle est l'avenir.
Car Meta est en réalité bien plus qu'un changement de nom. Meta est une stratégie. Elle est la traduction concrète de l'ambition du groupe, qui cherche son second souffle. Pour cela, il met d'ailleurs le paquet. Chez Facebook, on se verrait bien réinventer complètement les réseaux sociaux et pourquoi pas, tant qu'on y est, revoir toute la façon d'utiliser internet. Selon le groupe, d'ici quelques années, ce sera l'avènement des technologies VR et donc le moment idéal pour la création d'un monde virtuel suffisamment intéressant pour attirer des milliards d'humains. Le projet est encore flou, mais se situe entre un Sims version 2030 et le film "Ready Player One".
Nul doute que si le patron y croit vraiment, il entassera les milliards pour y parvenir. Les plus geeks s'y voient déjà sans doute. Restera néanmoins à convaincre une extrême majorité de la population que la réalité virtuelle, qui se vit pour le moment à travers un casque, est l'avenir. Si le smartphone fait déjà ressortir des comportements par bien loin de ceux attribuables aux zombies, le casque coupant complètement de la "vraie" vie est encore une étape plus loin. Il faudra être persuasif. Les producteurs de ces technologies s'y efforcent depuis des années. Mais si le public tergiverse, le monde professionnel et les marques, censés se ruer sur la plateforme pour la rendre rentable, seront encore plus hésitants. Le chemin est donc encore long. Pour rappel, il y a dix ans, la VR devait déjà révolutionner le monde. Zuckerberg lui en donne dix de plus pour y parvenir. Reste à savoir s'il faut vraiment s'en réjouir.
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