La start-up belge de l'assurance Qover lève 5,5 millions d'euros

C'est un grand jour pour la jeune pousse belge de l'assurance Qover. La start-up a annoncé avoir levé 5,5 millions d'euros auprès du fonds Anthemis, leader mondial des investissements dans les "fintechs, et autres "insurtechs", ces start-ups technologiques actives dans la finance et les assurances.

"Cela va nous donner énormément d'ouvertures", se réjouit Jean-Charles Velge, cofondateur de Qover. En effet, la boîte basée à Bruxelles pourra désormais bénéficier d'un réseau de contacts hors de Belgique, un élément important car "nous avons une ambition européenne", signale d'emblée Jean-Charles Velge, cofondateur de la start-up.

Qu’est-ce qui a attiré ce fonds? L’activité de Qover. La start-up construit l’infrastructure digitale, assurantielle et légale pour faciliter la distribution de produits assurantiels digitaux. Comme un assureur classique? Oui et non. "Si nous faisons tout nous-même comme un assureur, nous ne portons pas le risque assurantiel", précise Quentin Colmant, car l’activité demande énormément de fonds.

À cet effet, Qover s’est associée au Lloyd’s of London. C’est cet acteur qui se chargera de porter le risque pour le compte de l’entreprise (en tant que "coverholder" selon la terminologie du secteur). Le marché de l’assurance britannique permettra donc à la start-up de se concentrer sur les autres aspects de son métier, une concentration nécessaire car elle entend bien faire profondément bouger les lignes dans le monde des assurances.

À quand l’arrivée des premiers produits en Belgique? "Nous serons live à partir de la semaine prochaine", indique Jean-Charles Velge. Toutefois, il ne faut pas s’attendre à pouvoir frapper à la porte de Qover pour y signer un contrat d’assurance en tant que particulier. "Nous n’avons pas la vocation de vendre en direct aux clients.Nous visons plutôt les courtiers traditionnels", explique Jean-Charles Velge. Parce que, "notre but est d’aider les courtiers à se digitaliser".

Pour assurer sa croissance, l’équipe de la jeune pousse qui compte actuellement une dizaine de personnes devrait tripler d’ici la fin de l’été. Les embauches à venir concernent des profils de développeurs, mais aussi de profils très spécialisés dans les produits assurantiels, avance Jean-Charles Velge. En parallèle, un bureau devrait voir le jour à Londres pour faciliter l’expansion des activités à l’international.

C’était dans l’air

Cette levée de fonds intervient près d’un an après que le fonds d’investissement BelCube, un véhicule emmené entre autres par Jean Zurstrassen et Grégoire de Streel (deux des cofondateurs de Keytrade et de Skynet), et Callataÿ & Wouters Ventures ont investi dans la société. À l’époque, le million et demi d’euros injecté avait servi à développer le business model de l’entreprise et à démontrer sa pertinence sur le marché. Grégoire de Streel décrivait d’ailleurs à l’époque l’entreprise comme "à la pointe dans une industrie qui arrive à un tournant".

Le fait est qu’aujourd’hui, en ce qui concerne les start-ups technologiques actives dans les assurances, "le secteur est en plein boom", selon Jean-Charles Velge. Une idée corroborée par les mégadeals de l’année écoulée.400 millions de dollars par-ci, 160 millions par-là. "It’s been a busy year", résumait récemment le cabinet d’études CB Insights. Au total, les start-ups du secteur ont levé 1,69 milliard de dollars sur 2016, un chiffre en hausse de 42% par rapport à l’année précédente.

Fondé en janvier 2016, Qover surfe sur cette vague… et espère réussir à percer.Pour ce faire, elle pourra compter sur l’expérience de ses deux fondateurs, Jean-Charles Velge et Quentin Colmant, issus respectivement de la finance et des assurances, mais aussi… fils de Baudouin Velge et (lointain) parent de Bruno Colmant.