Twitter accusé de manipulation par son ex-chef de la sécurité
Twitter a dissimulé des vulnérabilités de son système de protection et menti sur sa lutte contre les faux comptes, dénonce son ex-chef de la sécurité.
L'ancien chef de la sécurité de Twitter a accusé le réseau social d'avoir dissimulé des vulnérabilités de son système de protection et menti sur sa lutte contre les faux comptes, au coeur d'une querelle judiciaire qui l'oppose à Elon Musk. Dans un document de 84 pages adressé le mois dernier au ministère de la Justice des Etats-Unis ainsi qu'au régulateur boursier et à l'autorité de la concurrence du pays, Peiter Zatko dénonce des "défaillances graves et choquantes, de l'ignorance volontaire et des menaces à la sécurité nationale et à la démocratie".
Selon Twitter, la plainte est "truffée d'incohérences et d'imprécisions"
Twitter assure de son côté que la sécurité et la protection des données font partie de ses priorités et affirme que la plainte est "truffée d'incohérences et d'imprécisions". L'entreprise accuse aussi son ancien responsable d'opportunisme visant à "porter atteinte à Twitter, ses clients et ses actionnaires".
M. Zatko, qui se présente comme un lanceur d'alerte, évoque dans son document des serveurs obsolètes, des logiciels vulnérables aux attaques informatiques et affirme que les dirigeants de Twitter ont cherché à masquer le nombre de tentatives de piratages aux autorités américaines ainsi qu'aux membres du conseil d'administration. Ces manquements, affirme l'ex-responsable, ont rendu le réseau social particulièrement exposé aux cyberattaques d'acteurs étatiques étrangers qui veulent mettre en péril la sécurité nationale américaine.
Pour l'ex-chef de la sécurité, l'entreprise a privilégié la croissance de son nombre d'utilisateurs à la lutte contre les spams et les bots.
M. Zatko affirme également que l'entreprise n'a eu de cesse de privilégier la croissance de son nombre d'utilisateurs à la lutte contre les spams et les bots. Il qualifie ainsi de mensonge un tweet publié en mai par le patron de la plateforme, Parag Agrawal, dans lequel le dirigeant assurait que Twitter faisait tout pour déceler et retirer les spams aussi vite que possible.
Fameux coup de pouce pour Elon Musk
La question des faux comptes est au coeur de la bataille judiciaire qui oppose Twitter à Elon Musk, le milliardaire ayant accusé à de multiples reprises l'entreprise de minimiser la proportion de faux comptes et de spams, évaluée à 5% par la plateforme. M. Musk compte sur cet argument pour justifier l'abandon, début juillet, de son projet de rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars et éviter de payer des indemnités de rupture. "Nous avons déjà cité M. Zatko à comparaître et nous trouvons étrange son licenciement et celui d'autres employés clefs à la lumière de ce que nous avons découvert", a déclaré Alex Spiro, l'un des avocats de M. Musk.
L'entrepreneur a de son côté réagi en postant, sur Twitter, un dessin du personnage de dessin animé Jimini Cricket sifflotant, allusion au mot anglais désignant les lanceurs d'alerte.
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