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Twitter gagne de l'audience (réelle), mais ses revenus déçoivent

©AFP

Twitter a présenté un chiffre d'affaires inférieur aux attentes, mais davantage d'utilisateurs que prévu. Le réseau social a aussi révélé une nouvelle erreur dans ses calculs d'audience.

Twitter , qui a accepté d'être vendu pour 44 milliards de dollars à Elon Musk, a publié ce jeudi des résultats laissant apparaître un gain d'utilisateurs au premier trimestre plus élevé que prévu, même si le chiffre d'affaires a été légèrement inférieur aux estimations. À Wall Street, son action évoluait timidement dans le vert, après être tombée légèrement dans le rouge, mais restait toujours bien en dessous du prix de 54,20 dollars offert par le milliardaire.

Il pourrait s'agir d'une des dernières publications des résultats du groupe avant son acquisition annoncée. Compte tenu de cette situation, la société a d'ailleurs retiré tous ses objectifs et perspectives précédemment communiqués. Elle a également annulé le traditionnel appel téléphonique avec les analystes et n'a pas non plus prévu de diffuser de lettre aux actionnaires.

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Audience gonflée

1,9 million
L'audience de Twitter a été gonflée par erreur de 1,9 million d'utilisateurs, soit près de 1% du total.

Twitter a déclaré que le nombre d'utilisateurs actifs dits "monétisables", c'est-à-dire pouvant être exposés à de la publicité sur la plateforme, est passé à 229 millions au cours du premier trimestre clos le 31 mars, contre 199 millions un an plus tôt. Les analystes avaient prévu en moyenne 226,8 millions d'utilisateurs actifs quotidiens.

Fait remarquable, le réseau social a révélé qu'une erreur avait entraîné un mauvais calcul de son audience depuis trois ans. Au quatrième trimestre de 2021, par exemple, le nombre total d'utilisateurs quotidiens déclaré par Twitter, soit 216,6 millions, était trop élevé de 1,9 million d'unités. C'est la deuxième fois que la société se trompe sur ces chiffres d'audience, après une erreur similaire déjà révélée en 2017 à propos du calcul des trois années précédentes.

Revenus décevants

Le chiffre d'affaires a de son côté atteint 1,2 milliard de dollars au premier trimestre, soit en dessous des 1,23 milliard de dollars attendus par les analystes. S'il a malgré tout grimpé de 16% sur un an, il s'agit du pire rythme de croissance en pas moins de six trimestres. Un ralentissement similaire à celui constaté dans les résultats des concurrents Snap ou Meta, tous victimes d'une baisse des dépenses publicitaires en raison des difficultés liées aux chaînes d'approvisionnement, à l'inflation et à la guerre en cours en Ukraine.

"Nous estimons que les résultats ainsi que les difficultés actuelles rencontrées par l'industrie publicitaire confortent la décision du conseil d'administration d'accepter l'offre de M. Musk, car nous voyons peu de raisons de penser que Twitter pourrait générer plus de valeur pour ses actionnaires en restant en bourse."

Angelo Zino
Analyste chez CFRA

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Quant au bénéfice net, il est passé à 513,3 millions de dollars, soit 61 cents par action, contre 68 millions de dollars, soit 8 cents par action, un an plus tôt. Ce chiffre n'est toutefois pas comparable avec celui de l'année précédente, car il prend en compte les gains réalisés avec la vente de la régie publicitaire pour applications mobiles MoPub, cédée à AppLovin en janvier.

Rachat précipité ?

Notons qu'avant l'annonce du rachat de Twitter par Elon Musk lundi, certains analystes avaient émis l'hypothèse que le conseil d'administration du réseau social aurait voulu finaliser l'opération avant de publier ses résultats, anticipant un trimestre décevant qui l'aurait affaibli dans ses négociations avec le milliardaire.

Une lecture que semble confirmer l'analyste Angelo Zino de la firme de conseil aux investisseurs CFRA, au vu des chiffres publiés ce jeudi. "Nous estimons que les résultats ainsi que les difficultés actuelles rencontrées par l'industrie publicitaire confortent la décision du conseil d'administration d'accepter l'offre de M. Musk, car nous voyons peu de raisons de penser que Twitter pourrait générer plus de valeur pour ses actionnaires en restant en bourse."

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