Infrabel investit 310 millions pour rénover la voie à grande vitesse Bruxelles-Paris
Dix ans de travaux par phases, un budget de 310 millions d'euros, Infrabel a décidé de rénover la voie à grande vitesse entre Bruxelles et Paris. Les trois autres lignes à grande vitesse suivront.
Après avoir attendu la fin du premier volet des Jeux olympiques de Paris, Infrabel - le gestionnaire belge du réseau ferroviaire - a démarré un chantier pharaonique qui, après des phases étalées sur dix ans, débouchera sur la rénovation complète de la ligne à grande vitesse entre Bruxelles-Paris (sur son tronçon belge).
Pour mener cette opération à son terme, Infrabel a prévu un budget total de 310 millions d'euros, a-t-on appris mardi en marge du chantier. Le trafic est totalement interrompu sur cette ligne jusqu'au 30 août.
Lancée dans la nuit de dimanche à lundi, la première phase des travaux porte sur la rénovation d'un tronçon de 17,6 kilomètres situé entre Leuze et Brugelette, et sera bouclée le 30 août, date à laquelle la circulation reprendra sur cette ligne à grande vitesse inaugurée en 1997 et fréquentée aujourd'hui par plus d'une centaine de trains lancés à une vitesse de 300 km/heure.
Durant le chantier, la circulation des trains à grande vitesse à destination de Lille et de Paris est déviée sur le parcours classique (via Mons et via Ath et Tournai), entraînant un ralentissement d'une trentaine de minutes. Dès le 30 août, les trains pourront à nouveau circuler sur la voie rapide à une vitesse de 170 km/heure pendant une semaine, le temps nécessaire au ballast (les cailloux formant le lit de la voie) pour se tasser. Passé ce délai, la vitesse des trains sera à nouveau de 300 km/heure.
"Cette ligne a presque trente ans, ce qui est un âge vénérable pour une infrastructure aussi sollicitée."
"Cette ligne a presque trente ans, ce qui est un âge vénérable pour une infrastructure aussi sollicitée", a expliqué Frédéric Sacré, le porte-parole d'Infrabel, lors de la visite de ce chantier qui était planifié depuis trois ans. C'est l'apparition de fissures dans les traverses de béton qui a convaincu le gestionnaire de l'infrastructure d'entamer cette rénovation.
Un train-usine long d'un kilomètre
Pour effectuer les travaux, Infrabel s'est tourné vers la société autrichienne Swietelsky qui dispose d'un train-usine de plus d'un kilomètre de long. Actif 24h/24 et actionné par 70 ouvriers travaillant en shifts, ce train est capable de rénover 180 mètres de voie par heure. Roulant à pas d'homme, il enlève les traverses existantes, soulève les rails et remet en place de nouvelles traverses. Dans le même temps, il récupère le ballast, l'assainit et le remet en position tandis que des hommes accompagnent la manœuvre de part et d'autre du train.
Durant cette première phase, le train-usine va poser 35,2 kilomètres de nouveaux rails, environ 30.000 nouvelles traverses et près de 5.500 tonnes de ballast.
Le vieillissement constaté sur les traverses existantes aurait forcé Infrabel à limiter la vitesse sur cette ligne à 170 km/heure, un ralentissement inconcevable quand on connaît l'importance des lignes à grande vitesse. On l'a dit, les 76 kilomètres de la voie Bruxelles-Paris constituent la première ligne à grande vitesse du réseau belge. Les trois autres lignes seront également rénovées dans la foulée de celle reliant Bruxelles à la frontière française.
Trois autres lignes à rénover
Les trois autres lignes à grande vitesse relient Louvain à Liège (64 kilomètres, inaugurée en 2002), Liège à la frontière allemande (36,5 kilomètres, inaugurée en 2009) et Anvers à la frontière néerlandaise (36 kilomètres, inaugurée en 2009). À l'époque, la Belgique, pionnière en ce qui concerne les lignes à grande vitesse, a investi 5,2 milliards pour bâtir son réseau.
Ce même chantier sera l'occasion pour Infrabel de procéder au curage de bassins d'orage et au remplacement de câbles et de différents composants de la signalisation.
- Infrabel, le gestionnaire du réseau ferroviaire belge, démarre la rénovation de la partie belge de la ligne à grande vitesse entre Bruxelles et Paris.
- Le chantier, qui s'étalera sur dix ans en différentes phases, représente un budget de 310 millions d'euros.
- Le trafic reprendra sur la ligne dès le 30 août.
- Les trois autres lignes à grande vitesse seront rénovées dans la foulée.
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