Thématiques sensibles, l’asile et la migration sont abordés sous de multiples aspects (politique européenne, accueil des primo-arrivants, régularisation…) Le MR se distingue clairement des autres partis par une ligne plus “dure”.
Le MR exige “une protection renforcée des frontières externes” de l’UE. L’agence Frontex serait renforcée, de même que notre soutien aux pays de départ et de transit. Le MR veut développer des hotspots, installés aux frontières de l’UE ou dans des pays tiers, pour autant que le respect de l’État de droit soit garanti. “Seule une demande régulièrement initiée depuis un hotspot devrait pouvoir aboutir, en bout de procédure, à un accueil sur le territoire européen”, soulignent les libéraux.
Le MR souhaite augmenter le nombre d’accords de réadmission avec les pays tiers, en particulier les pays du Maghreb et d’Afrique, et revoir la liste des pays tiers sûrs.
Ces positions sont isolées. Fermer les frontières? “Coûteux”, “inefficace”, “pas une solution” rétorquent explicitement le PS, DéFI et le PTB avec des mots presque similaires. Le rôle de Frontex est dans le collimateur du PS, du PTB ou encore d’Ecolo qui veulent à tout le moins monitorer l’agence. Les verts s’en prennent notamment aux pushbacks illégaux et veulent, comme Les Engagés, renforcer les sauvetages en mer. Les Engagés, DéFI, Ecolo ou encore le PTB insistent pour une politique européenne harmonisée. Ce qui passe notamment par une meilleure répartition des réfugiés au sein de l’Union.
Le PTB dénonce les accords migratoires avec des pays comme la Turquie, la Tunisie ou la Libye. Globalement, le PS insiste pour “des politiques migratoires respectueuses des principes de dignité humaine, de protection des publics vulnérables et du principe de solidarité.” Des expressions semblables se retrouvent ailleurs, par exemple chez DéFI ou Ecolo.
Plusieurs partis (PS, PTB, Ecolo, Les Engagés) veulent des voies d’accès sûres et légales au territoire de l’UE. Le PS et Les Engagés citent par exemple l’octroi de visas humanitaires pour répondre aux crises. Ecolo évoque l’obtention de visas depuis le pays d’origine ou de transit. Et Les Engagés parlent de plateformes régionales de débarquement où les demandes seraient évaluées.
Le MR se dit en faveur d’une migration économique répondant aux besoins spécifiques de notre société. Mais à Bruxelles et en Wallonie, “la première des priorités est la mise à l’emploi des chômeurs”. Les Engagés, au contraire, veulent faciliter l’immigration choisie ou légale pour remplir les offres d’emploi qui ne trouvent pas preneur. DéFI propose “d’articuler la migration autour des besoins économiques des Belges”. “Il faut assouplir les conditions d’accès au territoire et les conditions d’octroi de visas long séjour pour migration économique, académique ou familiale”, renchérit Ecolo.
Au niveau spécifiquement belge, tous les partis sont d’accord pour accélérer les délais de traitement d’une demande d’asile. Le MR veut garantir que l’exécution des ordres de quitter le territoire soit bien effective en cas de décision négative. Dans ce cadre, le MR est favorable à l’augmentation du nombre de places en centres fermés ainsi qu’à la création de nouveaux centres.
Une position loin d’être partagée. Le PS ne veut ainsi recourir à la détention des personnes en centre fermé qu’en dernier recours. Ecolo approuve et stipule même que les centres de détention pour personnes en séjour irrégulier doivent, à terme, être fermés. Les Engagés, le PS, Ecolo, PTB et DéFI martèlent tous leur refus d’enfermement pour les mineurs.
Face à la crise de l’accueil, Les Engagés, Ecolo ou encore le PTB demandent des places “tampons” (ou de réserve) en suffisance en cas d’afflux de demandeurs d’asile. Ils demandent un accueil humain et un accompagnement complet des demandeurs d’asile, une position partagée par le PS.