Une revalorisation salariale passe-t-elle le mur de la réalité budgétaire? Tout le monde n’en est pas convaincu. Mais les moyens d’action contre les pénuries ne manquent pas.
Les écologistes promettent de rehausser les salaires des profs, sans toutefois préciser dans quelle mesure. Il est question de “définir un barème tenant compte de la réforme de la formation initiale des enseignants”, passée de 3 à 4 ans. Au PTB, on va un pas plus loin, en faisant passer cette formation à 5 ans, revalorisation salariale à la clef. D’autant plus nécessaire que “les barèmes n’ont pas augmenté depuis 2010”.
Cette réforme de la formation initiale, elle préoccupe visiblement Les Engagés. “Afin qu’une revalorisation soit soutenable budgétairement et afin de lutter contre la pénurie, celle-ci devra être associée avec une augmentation des périodes consacrées à l’encadrement des élèves.” Souhaitant aussi évaluer le système des nominations, ils proposent de laisser le choix aux enseignants entre le statut de nomination actuel et un statut alternatif comprenant un engagement sur la base d’un contrat à durée indéterminée pour les enseignements qui ne sont pas déjà nommés et une revalorisation salariale de minimum 10%. Ce nouveau statut impliquerait également une augmentation du temps en classe de deux périodes consacrées à l’encadrement ou au soutien des élèves.
Au PS, enfin, on parle de valoriser automatiquement “l'ancienneté pécuniaire”, par période de maximum 10 ans d’ancienneté.
À la question salariale s’ajoute celle de l’attractivité de la profession. Via des modalités de travail adaptées aux enseignants de seconde carrière, glisse le PS. Et la poursuite du travail de stabilisation des jeunes enseignants.
Les libéraux, qui entendent améliorer les conditions de travail, plaident quant à eux pour que tout soit mis en œuvre afin d’évaluer et ajuster les réformes en cours pour mieux former les professionnels de l'enseignement.
Sur l’hypothèse d’une revalorisation, le MR se montre prudent. “Aujourd’hui, le salaire des enseignants est lié à leur diplôme. Avec la formation initiale allongée à quatre ans, il sera impossible de payer tous les enseignants sur cette base. La barémisation devra donc être revue de sorte à valoriser tout le corps professoral et mieux rémunérer celles et ceux qui prestent davantage en exerçant notamment des missions complémentaires”, peut-on lire dans le programme.
Outre les mesures pour encourager et soutenir les enseignants, DéFI et Les Engagés portent une attention particulière aux directions d’écoles. Les deux formations plaident en effet pour que les salaires de celles-ci soient plus élevés que ceux des enseignants. Ecolo propose par ailleurs de revaloriser la fonction de direction dans l’enseignement fondamental et dans l’enseignement artistique à horaire réduit, en augmentant l’attractivité barémique.