La hausse du budget militaire ne fait pas l’unanimité; le PTB y est même frontalement opposé. Se pose aussi la question de la coopération européenne.
Sur fond de guerre en Ukraine, les dépenses militaires sont reparties à la hausse ces dernières années, mais elles restent en deçà des 2% du PIB, qui sont l’objectif minimal assigné par l’Otan à ses États membres. Faut-il dès lors augmenter encore le budget de l’armée? Les divergences sont profondes.
Le MR, Les Engagés et DéFI souscrivent à l’objectif des 2%. Les libéraux veulent atteindre cette norme Otan “le plus rapidement possible” alors que les centristes visent la période 2024-2034 pour y arriver. Dans le budget de la Défense, il faut consacrer au moins 20% aux équipements lourds et 2% à la recherche, précise le parti de Maxime Prévot.
Le MR plaide pour des acquisitions (avions de chasse supplémentaires, troisième frégate, armement de drones…). Il ajoute un investissement massif dans la R&D et il souligne l’importance de renforcer notre industrie. Quant aux effectifs militaires, ils passeraient de 24.000 équivalents temps plein aujourd’hui à 40.000 en 2040. Les Engagés voient une armée belge d’au moins 30.000 hommes et femmes.
DéFI, MR et Les Engagés plaident tous pour un pilier européen au sein de l’Otan. Les centristes veulent créer un budget de défense européen qui sera au minimum de 0,5% du PIB européen et qui sera progressivement plus ambitieux.
Une Défense européenne, PS et Ecolo y sont aussi favorables. Mais rouges et verts ne plaident pas pour des dépenses militaires atteignant l’objectif de 2% du PIB. Le PS pense “qu’il ne faut pas dépenser plus, mais investir mieux et ensemble, en tant que partenaires fiables, à l’échelle européenne”. Les socialistes veulent certes poursuivre l’effort de recrutement pour la Défense. Mais l’augmentation du budget de l’armée doit aussi en partie être consacrée à l’appui des autorités et des services de sécurité civils, dit le PS. Quant à Ecolo, il souligne la nécessité d’une mise en commun ambitieuse des forces armées des pays membres (de l’UE), une identification des manques capacitaires et une suppression des doublons et des surcoûts.
Le PTB, enfin, affiche un visage radicalement opposé à une hausse du budget militaire, privilégiant une rationalisation des dépenses via une coopération européenne dans un cadre strictement défensif. “Est-il nécessaire de dépenser autant d’argent sachant que des ressources importantes consacrées aux armements pourraient être utilisées pour lutter contre la hausse du coût de la vie et pour faire face à la crise climatique? Est-ce une solution qui nous rapproche de la paix? Non, nous ne le pensons pas”, clament les marxistes. “Une alliance militaire offensive comme l’OTAN qui pousse à la course aux armements, ne fait pas partie de la solution, mais du problème”, ajoutent-ils. Le PTB refuse les programmes européens de soutien à l’industrie militaire et promet de revoir les contrats d’achat des avions de chasse F-35.