Les marchés ne croient pas à l'offre de Musk sur Twitter
L'action Twitter, qui a longtemps hésité, a finalement clôturé dans le rouge à Wall Street, après l'offre lancée par Elon Musk. L'opération suscite de nombreuses questions.
Dès l'annonce du lancement de l'offre de rachat de Twitter par Elon Musk ce jeudi, l'action du réseau social avait bondi jusqu'à 18% dans les échanges avant-bourse pour se rapprocher des 54.20 dollars proposés par le milliardaire. Un bond qui s'est réduit à l'ouverture de Wall Street. L'action a ensuite oscillé entre hausses et pertes, pour finalement abandonner environ 1,5%, sous les 45,80 dollars enregistrés la veille à la clôture.
Dans son document introduit auprès du gendarme des marchés, la SEC, Elon Musk avance toutefois que ces 54,20 dollars par action correspondent à une prime de 38% par rapport au prix de clôture du 1er avril dernier, à la veille de son annonce d'une première prise de participation de 9,2% dans le capital de Twitter.
Cette prime atteint même 54% si l'on se réfère au prix de clôture du 28 janvier, soit juste avant que ces premières actions Twitter aient été effectivement achetées préalablement à l'annonce du début avril.
Questions en suspens
Aussi attractive qu'elle peut apparaître sur le papier, l'offre d'Elon Musk est toutefois "trop basse" pour que les actionnaires ou le conseil d'administration l'acceptent, estime l'analyste Adam Crisafulli du cabinet de recherche et de conseil aux investisseurs Vital Knowledge. Dans un rapport, ce dernier rappelle que les actions de la société ont atteint plus de 70 dollars il y a moins d'un an.
"Compte tenu de la taille de la transaction, nous pensons qu'il est concevable que certaines actions Tesla soient vendues étant donné qu'une grande partie de sa richesse est liée à l'entreprise"
À cette question de la valorisation, s'ajoute celle du financement de l'opération, exclusivement en cash. Malgré une fortune estimée à quelque 260 milliards de dollars, Elon Musk sera obligé d'emprunter et/ou de revendre certaines de ses participations dans d'autres sociétés pour apporter les 43 milliards de dollars qu'il propose. "Compte tenu de la taille de la transaction, nous pensons qu'il est concevable que certaines actions Tesla soient vendues étant donné qu'une grande partie de sa richesse est liée à l'entreprise", estime l'analyste Angelo Zino de CFRA Research. Un scénario qui pesait d'ailleurs sur l'action Tesla à Wall Street.
D'aucuns s'interrogent, enfin, sur la réaction attendue des autorités, en particulier à l'égard de la divulgation tardive de la première prise de participation d'Elon Musk dans Twitter début avril. Cette prise de participation aurait dû être signalée au régulateur bien avant, soit avant le 24 mars, comme l'exige la loi fédérale américaine. Un élément qui fait d'ailleurs l'objet d'un recours collectif lancé il y a deux jours par plusieurs petits actionnaires du réseau social contre le milliardaire.
Plan B
Si Elon Musk n'est "pas sûr" de réussir à racheter Twitter, il a indiqué, lors d'une conférence Ted2022, qu'il avait un plan B et des "fonds suffisants" pour y parvenir.
"Je pense que ça va être assez douloureux et je ne suis pas sûr d'arriver à l'acheter", a ainsi admis le patron de Tesla, dont l'interview était retransmise en direct depuis Vancouver, au Canada. Il a également assuré qu'il ne cherchait pas à "faire de l'argent".
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