Des résultats décevants et un paiement manquant plombent Agfa
Journée noire pour Agfa. Non seulement le groupe a annoncé un important plan de restructuration, mais ses chiffres trimestriels sont sous les attentes et il n'a toujours pas reçu le paiement de la vente d'une ancienne division.
Un certain cynisme prévalant sur les marchés financiers veut que l’annonce de suppressions d’emplois soit souvent synonyme de hausse du cours de l’action de la société concernée. On peut comprendre la logique économique et financière derrière cette équation, sans nécessairement l'approuver.
Et pourtant. Ce jeudi matin, Agfa a dévoilé un plan de réorganisation de ses activités de films traditionnels qui, s’il était effectivement mis en œuvre, pourrait toucher 530 personnes en Belgique. Le but déclaré est de réaliser des économies de l’ordre de 50 millions d’euros à la fin de 2027.
Après cette annonce, le titre dévissait 14% en matinée à 0,80 euro portant à 42% son recul en 2024, avant d'effacer une partie de ses pertes.
Non seulement, dans l’absolu, ces chiffres ne sont guère brillants, mais ils sont également inférieurs aux attentes des analystes.
Sous les attentes
Les raisons de cette chute se trouvent ailleurs: les résultats trimestriels, publiés également ce matin, ne sont pas à la hauteur et un important paiement fait toujours défaut.
Voyons cela plus en détail. À l’issue du troisième trimestre, le groupe spécialisé dans l’imagerie a vu ses ventes se contracter de 1,2% à 277 millions d’euros, tandis que l’ebit ajusté chutait de 27% à quatre millions d’euros et que le résultat net se traduisait par une perte de 13 millions.
Non seulement, dans l’absolu, ces chiffres ne sont guère brillants, mais ils sont également inférieurs aux attentes des analystes, ce que le marché pardonne rarement. Le consensus tablait sur des revenus de 286 millions d’euros et un ebit ajusté de sept millions. Et, pour couronner le tout, la dette financière est passée de 99 millions à 118 millions en l’espace de trois mois.
Une division qui inquiète
La division "Radiology Solutions" inquiète particulièrement les analystes. "Cette activité a généré un ebit ajusté négatif au cours du 3ᵉ trimestre et la direction ne prévoit pas d'amélioration au 4ᵉ trimestre, en raison d'un déclin important et accéléré du segment des films médicaux", explique Maxime Stranart, d’ING ("conserver" ; 1,2 euro).
Par contre, comme le souligne Guy Sips de KBC Securities, le groupe a fait état d'une forte augmentation de la rentabilité dans le segment "Digital Printing et Chemicals", et d'une augmentation significative des prises de commandes dans le secteur "HealthCare IT". L’analyste a toutefois réduit son objectif de cours à 1,4 euro contre 2 euros avant, sa recommandation restant à "accumuler".
De son côté, Laura Roba de Degroof Petercam reste confiante. "Malgré l'incertitude à court terme, sur la base de la dynamique positive attendue des bénéfices, des perspectives de croissance future avec des moteurs de croissance qui commencent à fonctionner et de la hausse du prix de l'action, nous réitérons notre conseil d’achat". Le "target" reste fixé à 1,4 euro.
En attente de cash
Et voici le second point à même d’expliquer la gamelle du jour de l’action. Dans son communiqué, Agfa signale, très succinctement, que l'encours de la créance liée à la vente de la division "Offset Solutions" au groupe Aurelius est encore partiellement en discussion. La question a été soumise à un expert indépendant qui devra fixer le prix d'achat final, signale le groupe.
Cette vente avait été bouclée en avril 2023 (croyait-on) sur la base d’une valeur d’entreprise de 92 millions d’euros. En août dernier, Agfa évoquait un paiement au 4ᵉ trimestre. Cette fois, il ne donne plus de date.
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