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En bourse, c'était "America First" cette semaine

En Bourse de New York, le S&P 500 a pris plus de 4% cette semaine. ©AFP

L'élection de Donald Trump a fait bondir les indices de Wall Street. Mais ses projets de mesures protectionnistes ont fait reculer les actions cotées en Europe.

La victoire électorale de Donald Trump a logiquement dominé l'actualité boursière de la semaine. Les investisseurs ont adapté leur portefeuille en fonction des politiques que le Président américain élu compte appliquer durant son mandat. Parmi celles-ci figurent l'instauration de nouveaux tarifs douaniers et la baisse de l'impôt des sociétés américaines.

Si ces mesures sont mises en œuvre, il vaudra mieux être une entreprise basée aux États-Unis qu'en Europe. Ça explique l'orientation diamétralement opposée des indices boursiers de part et d'autre de l'Atlantique.

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Alors que le S&P 500 de la Bourse de New York bondissait de plus de 4% sur la semaine et était ainsi en passe d'enregistrer sa meilleure performance hebdomadaire de l'année, tout en s'approchant du seuil symbolique des 6.000 points, le Stoxx 600 a quant à lui perdu 0,84% en cinq jours. L'indice des plus grandes capitalisations européennes affiche trois semaines négatives d'affilée, ce qui n'était plus arrivé depuis plus de six mois.

Les marchés ont bien intégré le slogan "America First" de Donald Trump.

De son côté, l'indice EuroStoxx 50 des plus grandes sociétés cotées en zone euro (-1,54% depuis lundi) cumule même désormais quatre semaines négatives consécutives, du jamais vu depuis un an. Les marchés ont bien intégré le slogan "America First" de Trump.

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Le secteur automobile européen a fait figure de principale victime potentielle du retour du républicain à la Maison-Blanche: il a chuté de 3,56% en une semaine. Les mesures protectionnistes envisagées par Trump pourraient contraindre des constructeurs automobiles européens à relocaliser leurs usines sur le sol américain, ce qui nécessiterait des investissements élevés. De plus, les importations de véhicules fabriqués en Europe seraient en danger. Enfin, si le protectionnisme américain accentue le marasme économique en Chine, ça nuira aussi indirectement aux constructeurs européens.

Secteur des énergies renouvelables délaissé

Les groupes automobiles allemands, qui réalisent une part significative de leur chiffre d'affaires sur le marché chinois, ont été particulièrement sanctionnés en bourse. L'action BMW a plongé de 7,63% cette semaine. Le titre a aussi payé pour les résultats trimestriels décevants publiés mercredi.

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Le cours de Mercedes-Benz a baissé de 6,42% en cinq jours. Celui de Volkswagen a perdu 4,93%.

Les valeurs du secteur des énergies renouvelables ont également été délaissées, parce qu'une nouvelle présidence Trump devrait favoriser les énergies fossiles au détriment des alternatives vertes. Le président réélu avait d'ores et déjà annoncé qu'il annulerait des projets éoliens en mer. Cette semaine, Vestas Wind Systems a dégringolé de 21,22% et Orsted a abandonné 7,27%.

Les perspectives de nouvelles baisses des taux d'intérêt de la Fed ont diminué.

L'élection de Trump a aussi eu un effet sur le marché des obligations. Les taux américains ont eu tendance à augmenter, parce que les dépenses promises par le président élu risquent de creuser le déficit budgétaire des États-Unis. Le pays devrait emprunter davantage, ce qui pousserait les taux des Treasuries (obligations gouvernementales US) à la hausse.

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De plus, les baisses d'impôt promises sont censées stimuler la consommation, ce qui soutiendrait l'inflation. De quoi réduire les perspectives de baisses des taux d'intérêt de la Réserve fédérale (Fed). Jeudi, celle-ci a tout de même, comme prévu, réduit les taux directeurs américains d'un quart de point. Mais la probabilité d'une nouvelle baisse en décembre est passée à moins de 70%, contre plus de 80% une semaine plus tôt.

L'euro plie face au dollar

On aurait pu penser que les taux européens monteraient par sympathie avec leurs homologues européens, mais c'est l'inverse qui s'est produit. Le taux d'intérêt du Bund à deux ans, référence en zone euro, est retombé à 2,19%, contre 2,25% une semaine auparavant. Et pour cause: les mesures protectionnistes envisagées par Trump pourraient bien augmenter les risques de récession en zone euro, ce qui est susceptible de pousser la Banque centrale européenne (BCE) à soutenir l'économie via davantage de baisses de taux.

1.000
Milliards $
La capitalisation boursière de Tesla a repassé le cap symbolique des 1.000 milliards de dollars.

L'augmentation du différentiel de taux entre les USA et la zone euro a profité au dollar. L'euro s'est replié à 1,07 dollar, contre 1,08 dollar la semaine précédente. De quoi donner le sourire aux investisseurs belges détenteurs d'actions cotées à Wall Street. Les gains de la Bourse de New York ont encore été amplifiés par le renchérissement du billet vert.

Parmi les actions les plus en vue sur les marchés d'actions américains, Tesla s'est envolée de plus de 20% cette semaine. La capitalisation boursière du constructeur de véhicules électriques a ainsi repassé le cap de 1.000 milliards de dollars. Le soutien de son patron, Elon Musk, à Donald Trump a payé.

Le résumé
  • L'élection de Trump a souri aux actions américaines, portées par les promesses de baisses d'impôts.
  • Les actions européennes, elles, ont été pénalisées par la perspective de mesures protectionnistes.
  • Les dépenses prévues par Trump étant inflationnistes, les taux US ont eu tendance à monter.
  • En Europe, par contre, le risque accru de récession a fait reculer les taux, ce qui a pesé sur l'euro.
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