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Un timing flou pour une hausse des taux US

Janet Yellen (FED) ©AFP

La Réserve fédérale américaine a confirmé un ralentissement de l’économie du pays, dû à des facteurs transitoires. Mais elle a rendu flou le calendrier d’une hausse des taux d’intérêt, prévue en juin.

En 560 mots, la Réserve fédérale américaine a confirmé le ralentissement de l’économie du pays. Elle n’a pas écarté la possibilité d’une première hausse des taux d’intérêt, la première depuis sept ans, en juin, même si sur les marchés, les intervenants ont eu du mal à interpréter les mots du communiqué.

Coup d’arrêt à la croissance US

La croissance américaine a sévèrement calé au premier trimestre, plombée par l’hiver, le dollar fort et la chute des prix de l’énergie.

D’après une première estimation du département du Commerce, le PIB américain n’a progressé que de 0,2% au premier trimestre 2015 en rythme annualisé, contre 2,2% au dernier trimestre 2014. Ce chiffre très inférieur aux attentes.

L’abrupte décélération de l’expansion économique s’est surtout manifestée dans les dépenses des consommateurs: + 1,9% de janvier à mars au lieu de 4,4% au quatrième trimestre 2014. Face à un dollar qui s’est sensiblement apprécié et du fait d’une grève des ports sur la côte ouest qui a engorgé les livraisons, les exportations américaines ont piqué du nez, régressant de 7,2% après une hausse de 4,5% fin 2014.

Comme l’avaient anticipé certains économistes, la Fed a attribué le ralentissement de la croissance économique américaine à des "facteurs transitoires". Ces deux mots confirment que la banque centrale n’a pas retiré de son agenda la hausse des taux d’intérêt. Elle a constaté que si les dépenses des ménages américains ont diminué, "leurs revenus réels ont augmenté, partiellement en raison de la chute des prix de l’énergie". Elle a aussi relevé que "la confiance des consommateurs reste élevée", contredisant les chiffres publiés mardi sur la confiance des consommateurs en mars, qui avait reculé de manière surprenante.

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Sur les marchés, la réaction a été atone suite à la publication du communiqué de la Fed. Les Bourses et le dollar avaient commencé à reculer suite à la publication des chiffres du PIB américain au premier trimestre, en net recul (lire encadré). Sur le marché des changes, l’euro est remonté de plus de 1% face au dollar, à 1,11 USD. Le Dow Jones a mis quelques minutes à digérer le communiqué. Mais à la clôture, l’indice a limité ses pertes.

La réaction a été plus marquée en Europe, où le DAX a reculé de 3,21% à la clôture des marchés, sa plus forte baisse depuis 2008.

Une guidance difficile

Depuis plusieurs mois, la Fed laisse planer le doute sur ses futures actions, alors que depuis 2008, sous Ben Bernanke, la banque centrale a déployé la "forward guidance", pratique qui consiste pour les banques centrales à communiquer bien à l’avance leurs orientations de politique monétaire. La Fed donne des indicateurs macroéconomiques pour baliser son action.

La Fed a attribué le ralentissement de la croissance économique américaine à des "facteurs transitoires"

Mais depuis le début de l’année, les difficiles conditions économiques américaines rendent cet exercice plus compliqué. "Le comité anticipe qu’il sera opportun de relever l’objectif de taux fédéraux lorsqu’il aura constaté une amélioration supplémentaire du marché du travail et qu’il sera raisonnablement confiant dans le fait que l’inflation reviendra vers son objectif de 2% sur le moyen terme", écrit le comité de politique monétaire de la Fed.

Contrairement au communiqué consécutif à sa réunion du mois de mars, il n’exclut pas formellement une hausse des taux lors de sa prochaine réunion.

Même si cela rend théoriquement possible une telle initiative en juin, les récentes statistiques sur l’économie américaine ne plaident pas pour ce scénario. L’échéance du mois de septembre, plutôt que juin, se dessine de plus en plus.

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Aucun des gouverneurs n’a objecté au communiqué. C’est la cinquième fois en dix réunions de politique monétaire sous Janet Yellen qu’un tel consensus se dégage.

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