Twitter va-t-il devenir un "meme stock"?
Lundi, Elon Musk a pris une participation de 9,2% dans le capital de Twitter, suscitant une envolée de l’action à Wall Street. Le mouvement interpelle les analystes et rappelle le phénomène des "meme stocks".
Un bond de 27%. L’action Twitter a réagi très positivement à la prise de participation d’Elon Musk dans l’entreprise. Cette montée au capital fera du patron de Tesla le principal actionnaire du réseau social. Mais cette envolée, soutenue par une armée d’investisseurs particuliers, est-elle justifiée? Certains analystes semblaient en douter, même si l’annonce, ce mardi, de l’intégration de Musk au conseil d'administration de Twitter rassure.
L’action de l’oiseau bleu a le blues
Pour Brent Thill, analyste chez Jefferies, la flambée de lundi était "potentiellement excessive". Les raisons de l’investissement de Musk n’apparaissent pas encore claires. L'action Twitter demeure chère et les investisseurs attendent des progrès substantiels des objectifs financiers du groupe, souligne-t-il.
"Il est clair qu'une participation passive n'est que le début de son implication dans Twitter."
Avant la prise de participation de Musk, les analystes semblaient, en effet, particulièrement sceptiques au sujet de Twitter. Et pour cause: l'action a perdu plus de 20% en un an, les investisseurs ayant été refroidis par la valorisation élevée de l’entreprise et la croissance potentiellement décevante des utilisateurs. Ensemble, les analystes ont réduit leur objectif de cours global de plus d’un tiers depuis octobre. Selon les données Bloomberg, seules 10 des 42 sociétés de courtage qui couvrent le titre recommandaient de l’acheter.
Au regard du pessimisme des analystes, l'envolée de lundi n’est pas sans rappeler celle des "meme stocks". Ce phénomène boursier, incarné par GameStop, avait ébahi le monde de la finance. Soutenu par une armée d’investisseurs particuliers, GameStop avait grimpé de 2.000% en 20 jours, sans qu’aucuns fondamentaux financiers ne justifient une telle hausse.
"Que le début de son implication"
Les investisseurs particuliers semblent, toutefois, faire le pari que le patron de Tesla arrivera à relancer Twitter. À cet égard, Alec Young, stratège en macro-investissement à Mapsignals, soulignait que le degré d'activité de Musk au sein de Twitter ferait une "énorme différence pour le titre".
L’annonce, ce mardi, de l’intégration d’Elon Musk dans le conseil d’administration de Twitter répond ainsi, en partie, aux inquiétudes des analystes, l’action prenant près de 2% à Wall Street. Cette nomination empêche également à Musk de racheter Twitter, en limitant sa participation à 14,9 % pendant son mandat.
"Il est clair qu'une participation passive n'est que le début de son implication dans Twitter", écrivait Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities, en réaction à la nomination du patron de Tesla. "Musk rejoignant Twitter conduira à une foule d'initiatives stratégiques."
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