Haro anglo-saxon sur la Belgique
Décidément, la presse anglo-saxonne ne nous a pas à la bonne ces temps-ci. Mercredi, The Guardian incluait la Belgique dans sa liste des pays les plus vulnérables à une crise financière, aux côtés du Portugal, de l’Espagne et de l’Italie.
Son analyse aussi digeste qu’un fish & chips au vinaigre a été démontée ce matin par Etienne de Callatay, économiste en chef à la Banque Degroof, dans les colonnes de La Libre Belgique.
J’ajouterais que, début de semaine, ce quotidien britannique a publié sur son site plusieurs tableaux de chiffres à propos de la crise irlandaise dont l’un confondait allègrement dollars et euros. Et voilà pour la crédibilité.
Aujourd’hui, c’est au tour du Wall Street Journal de revenir à la charge via son blog The Source. Il reprend grosso modo les mêmes arguments que The Guardian : une dette proche des 100% du PIB et la crise politique interminable.
Mais ce qui fait dire à ces deux quotidiens que notre plat pays est sur la mauvaise pente, c’est l’évolution du prix des " credit default swaps " à 5 ans sur la Belgique. Les CDS fonctionnent comme une sorte de couverture contre les défauts de paiements. Plus le risque est élevé, plus le prix du CDS, calculé en points de base, grimpe. Ils permettent donc de prendre la température des marchés sur le niveau de confiance vis-à-vis d'un pays ou d'une entreprise.
(Source: CMA. Thanks to Ajay Patel)
Sur son blog, The Wall Street Journal, parle d’une explosion récente des CDS sur la Belgique. Aujourd’hui, le CDS sur la Grèce se traite à 987 points de base, celui sur l’Irlande à 600 points de base, celui sur le Portugal à 506 points de base et celui sur l’Espagne à 323 points de base. Pour la Belgique, on est aux alentours de 160 points de base. Et voilà de quoi relativiser...
Le tableau ci-dessus montre que les prix des CDS sur la Belgique ont doublé depuis le début de l’année. Mais " l’explosion " récente évoquée par le Wall Street n’est pour l’heure qu’une simple vue de l'esprit.
Là où le Wall Street Journal marque, peut-être, un point c’est lorsqu’il affirme que le risque réel pour la Belgique est l’exposition de son secteur financier à la dette des pays périphériques de l’Europe. Quand on voit les milliards d’euros que KBC a prêté à l’Irlande, on ne peut pas tout à fait lui donner tort.