Il y a tout juste un an, de nombreux Belges étaient dans l’incertitude par rapport aux possibilités de voyager durant l’été, que ce soit au niveau de l’ouverture des frontières, de la disponibilité des hôtels ou des avions. Une partie d’entre eux s’était alors ruée sur les camping-cars et autres vans. Ces engins offraient la garantie de pouvoir s’offrir un peu de dépaysement tout en restant dans sa bulle.
Par conséquent, fin mai 2020, la demande en camping-cars avait tellement augmenté qu’il devenait compliqué d’en trouver un, tant à la location qu’à l’achat. D’ailleurs, selon les données fournies par Febiac (Fédération de l'industrie de l'automobile et du cycle en Belgique), 2020 a été plus prospère, avec l'immatriculation de 5.437 camping-cars, que 2019, où 4.895 véhicules de ce type avaient été immatriculés.
Par ailleurs, ce succès devrait plus que probablement perdurer en 2021. Alors qu’il s’est vendu 1.295 camping-cars en avril 2020, le marché en a écoulé 2.870 durant la même période cette année, soit une différence de 121%.
Si vous envisagez très bientôt de faire gonfler ces chiffres, bonne nouvelle, il reste toujours des véhicules de stock. "Mais si vous souhaitez avoir du choix et bénéficier des derniers modèles et nouveautés, il faudra compter au moins 6 mois de délai", prévient Frédéric François, le secrétaire général de la Belgian Caravan-Camping and Motorhome Association (BCCMA).
Autrement dit, il faudra remettre votre projet à plus tard en passant plutôt une commande entre octobre et décembre afin d’être certain d’en profiter l’année suivante.
Cela dit, tous ceux qui possèdent déjà un camping-car vous le diront: avant de craquer pour un tel véhicule, il vaut d’abord mieux en louer un - au moins le temps d'un (long) week-end - pour voir si c’est une expérience et une manière de voyager qui vous correspond. Car, c'est clair, voyager avec une "maison sur roues" n’a rien à voir avec planter sa tente ou tirer sa caravane.
Voyager avec une "maison sur roues" n’a rien à voir avec planter sa tente ou tirer sa caravane.
À ce propos, "si vous souhaitez louer un camping-car pour cet été, il reste encore quelques possibilités, mais les choix sont limités en ce qui concerne les dates ou les modèles disponibles", ajoute Frédéric François.
Pour un camping-car de quatre personnes, comptez entre 500 et 600 euros par semaine en basse saison. Cependant, nous sommes actuellement en plein dans la moyenne saison (mai, juin et septembre), ce qui fait grimper la location à 800 euros. Pour la haute saison, il faut tabler sur des tarifs entre 1.100 et 1.300 euros par semaine.
Toutefois, si votre choix est déjà fait (avec ou sans location préalable), voici quand même un aperçu de tout ce que vous devez savoir avant de vous lancer dans cette aventure.
Modèles et prix
Grosso modo, il existe quatre catégories de camping-cars. Les plus petits modèles ressemblent à des camionnettes et sont généralement prévus pour deux personnes. Ces camping-cars très à la mode sont en fait des fourgons aménagés. Des châssis de Fiat Ducato (80% du marché), de Ford Transit ou de Renault Master, en version allongée (6 mètres), dont le dessus est aménagé par des équipementiers spécialisés (Hymer, Adria, Trigano…).
Le prix de base d’un véhicule neuf de ce type est de 50.000 euros minimum. Pour un modèle avec alcôve — c'est-à-dire une extension en hauteur équipée d’un lit —, comptez un supplément de 3.000 euros, moyennant lequel il sera possible de voyager à quatre.
En fonction du type de véhicules, prévoyez un budget de 50.000 à 120.000 euros pour un véhicule neuf.
"Ces petits vans offrent plus de liberté que les plus grands véhicules, car ils sont plus faciles à manœuvrer", ajoute Frédéric François. Ils offrent même la possibilité de renoncer à votre véhicule principal puisqu'ils permettent de réaliser vos déplacements du quotidien."
Un argument qui a convaincu un adepte de la formule et pour qui l'énorme succès de ces petits camping-cars s’explique par le fait qu’ils sont passe-partout et se garent assez aisément en ville vu qu'ils débordent à peine des emplacements de parking.
Pour les modèles "intégraux" — dont la cabine est entièrement intégrée dans la carrosserie, les prix commencent à 65.000 euros.
Et entre les deux, en termes de prix et de taille, se situent les modèles "semi-intégraux" ou "profilés". Il s’agit de prix de base. "Tous les véhicules sont complètement équipés pour voyager, selon Vanomobil, une société spécialisée dans la vente et la location de motor-home (une autre dénomination pour ce type de véhicule, NDLR). La plupart des clients n’ajoutent que quelques accessoires, par exemple un auvent ou un porte-vélos, mais cela peut augmenter le prix de 5.000 à 10.000 euros."
Le prix des modèles intégraux avec davantage d’options et des finitions de luxe sera à l’avenant. Il n’est pas rare d’en trouver à plus de 120.000 euros.
Financement
Comme c'est le cas pour le marché des voitures classiques, vous êtes libre de souscrire un crédit auprès du revendeur de votre véhicule ou auprès d'une banque. Comparez bien les offres, car les taux peuvent varier sensiblement.
De fait, alors que votre revendeur va peut-être vous proposer une offre de crédit avec un TAEG au-délà des 2,50% pour un véhicule neuf, certaines banques affichent des taux sous la barre des 2% ou même proches du 1%.
C'est notamment le cas de CPH Banque, qui offre un taux de 1,19% pour un emprunt d'une durée de 48 à 60 mois. Pour les emprunts de 48 mois maximum, vous pouvez même obtenir un taux à 1,09%.
Cependant, à moins d'avoir un apport conséquent, un tel achat se finance sur une durée bien plus longue qu'une voiture, c'est-à-dire, sur 10 à 12 ans (ce qui fera augmenter le taux d'intérêt).
Pour le financement des véhicules d'occasion, il est difficile de trouver un taux inférieur à 3,70% (ce taux est actuellement en vigueur, par exemple, chez CBC/KBC pour une durée d'emprunt jusqu'à 84 mois).
Assurances
Dans les grandes lignes, l’assurance d’un camping-car est moins chère que celle d’une voiture de prix comparable. Une assurance omnium pour un camping-car de 50.000 euros coûte environ 750 euros par an.
Pour un petit camping-car sous omnium, il faut compter une prime annuelle d’environ 1.000 euros. Ce prix peut évidemment varier en fonction de différents critères de segmentation appliqués par chaque assureur.
Par exemple, chez DVV, un conducteur de 50 ans, au degré bonus malus le plus bas, paiera une prime de 560 euros pour la couverture Full Omnium d'un véhicule d'une valeur de 50.000 euros . Avec la couverture Responsabilité Civile et la protection juridique en plus, la prime grimpera à 800 euros.
Notez que la plupart des assureurs accordent des réductions sur la prime si vous avez déjà un véhicule assuré auprès de leur compagnie. Ils sont plus rares, mais certains assureurs font aussi baisser leur prime si le camping-car est entreposé dans un garage.
Lorsque j'ai décidé de louer mon camping-car à des particuliers, ma prime annuelle a plus que doublé.
D'autres vous accordent une réduction si vous vous engagez à ne pas mettre votre véhicule en location. D'ailleurs, un tel choix peut même faire sensiblement augmenter votre prime. "Lorsque j'ai annoncé à la compagnie d'assurance que je voulais louer mon camping-car à des particuliers, elle m'a fait souscrire une couverture multiconducteurs, ce qui a littéralement fait bondir ma prime, qui est passée de 725 à 1.800 euros", témoigne Séverine M.
Taxes et impôts
Il n’y a pas de taxe de mise en circulation à payer (TMC). Seule la taxe de circulation annuelle est due. Elle est fixée à 132 euros pour un véhicule dont le poids se situe entre 1.500 et 3.500 kg, à 145 euros jusqu’à 8 tonnes, et à 185 euros jusqu’à 11 tonnes.
Par ailleurs, les revenus qui proviennent de la location de votre camping-car sont imposables et à déclarer obligatoirement à l’IPP. "Pour les revenus de la location de biens meubles (comme un camping-car), le revenu net imposable est déterminé compte tenu de la déduction de frais (forfaitaires ou réels)", selon les précisions de l’administration fiscale.
Carburant
La consommation d’un camping-car tourne autour de 8 litres aux 100 km, un van avec alcôve monte rapidement à 10 litres et un intégral peut monter jusqu’à 12 litres. Mais à 120 km/h, il consommera deux à trois litres en plus.
"Notez qu'à l'instar du marché automobile classique, les constructeurs tentent de trouver des solutions afin de rendre la motorisation de leur véhicule plus écologique", selon Marine Hiclet, la porte-parole de la BCCMA.
Par exemple, le constructeur allemand Dethleffs a annoncé avoir mis au point son premier camping-car hybride rechargeable: le Globevan e.Hybrid. La batterie embarquée dans le véhicule - rechargeable en 5,5 heures sur une prise domestique standard ou en 3 heures sur une borne de charge rapide - assure une autonomie de 50 km en mode tout électrique. Grâce à son moteur essence, l'autonomie maximale totale de ce véhicule peut atteindre les 500 km.
Contrôle technique
Un camping-car doit être présenté chaque année au contrôle technique. La première fois, ce contrôle est très complet et le véhicule est notamment pesé.
La limite pour rouler avec un permis B est fixée à 3.500 kg. Au-delà, il faut disposer d’un permis C.
Les contrôles suivants seront nettement plus limités. En moyenne, ils coûtent entre 35 et 60 euros.
Pourquoi le véhicule est-il pesé? Parce que la limite pour rouler avec un permis B est fixée à 3.500 kg. Au-delà, il faut disposer d’un permis C.
Entreposage
Lorsque le véhicule n’est pas utilisé, la majorité des propriétaires le mettent à l’abri dans un endroit fermé. Un garage ou une place dans un entrepôt de stockage spécialisé.
Comptez environ 500 euros par an pour un parking (+100 à 200 euros selon la longueur du véhicule). L’inconvénient, c’est qu’il faut chaque fois prendre rendez-vous pour aller le garer ou le rechercher le camping-car, explique un adepte.
Un camping-car peut-il stationner à long terme sur la voie publique? "Selon les règles du code de la route, le motor-home peut stationner à tout endroit et sans limite de temps, là où le stationnement est également autorisé pour les voitures particulières sans limitation de durée", répond Marine Hiclet.
"Cependant, le règlement communal de police peut prendre des mesures relatives au stationnement des motor-homes notamment. Ainsi, certaines communes les interdisent, d’autres les contraignent à se rendre dans des zones dédiées, voire imposent une limitation de la durée du stationnement (par exemple de 24 heures), interdisent d’y dormir..."
"Pour être certain de ne pas avoir de soucis, nous conseillons quand même de louer un espace de stationnement privé", renchérit Frédéric François. "Autre solution: si vous disposez d'une allée et d'un budget supplémentaire, faites installer un auvent ou un abri, comme ceux fabriqués par Bozarc ou Ovalux par exemple."