Il y a peu, lorsqu’un consommateur devait acheter une voiture, l’équation à résoudre était relativement simple: il déterminait un budget et, sur cette base, il optait pour une voiture (et ses options) en fonction de ses goûts ou de ses envies. Il devait bien sûr choisir une motorisation. Mais le choix était limité à l’essence ou au diesel (à sélectionner en fonction du nombre de kilomètres parcourus par an) et donc relativement vite fait.
Désormais, celui qui veut acheter une nouvelle voiture doit opérer un choix parmi une multitude de carburants tout en devant faire face à de nombreuses incertitudes. En effet, la fiscalité automobile est plus instable que jamais. Tandis que de plus en plus de villes et de territoires interdisent (et interdiront) progressivement les véhicules les plus polluants.
Par conséquent, le consommateur n’a plus aucune certitude sur la valeur de revente du véhicule qu’il compte acheter. D’ailleurs, il n’est même pas certain de pouvoir le revendre un jour. Par exemple, celui qui achète un véhicule diesel neuf aujourd’hui (car c’est la motorisation qui correspond le mieux à son profil de conducteur), ne pourra plus rouler à Bruxelles en 2030. Il aura donc peu de chance de le revendre sur le marché belge de l’occasion, même s’il s’y prend dans 5 ou 6 ans. De fait, combien de personnes se risqueraient à acheter un tel véhicule en Belgique?
Choix du carburant
Incertitude ou pas, il faudra bien choisir et dorénavant le choix devra s’opérer entre – accrochez-vous – l’essence, le diesel, le LPG, le CNG, l’électricité, l’hydrogène ou un hybride. Ce dernier permet d’alterner deux moteurs: un électrique et un thermique. Et là aussi il y a un choix à opérer entre les différents modèles existants: "full hybride" ou "plug in hybride".
Le consommateur n’a plus aucune certitude sur la valeur de revente du véhicule qu’il compte acheter.
Dans le premier cas, la voiture roule grâce à l’électricité produite par le freinage régénératif (système dynamo) tandis que dans le deuxième cas, le véhicule doit recharger sa batterie électrique à l’aide d’une prise. Plus concrètement, une voiture "full hybrid" ne roule que 2 à 3 km en électrique. Elle démarre grâce au moteur thermique et ensuite, le moteur électrique peut prendre le relais. Sa batterie se recharge lors des freinages. Par conséquent, c’est une voiture qui remplit parfaitement son objectif de réduction des émissions (et de consommation de carburant) en pleine ville, avec les freinages et les démarrages fréquents.
Avec une hybride rechargeable, le véhicule peut rouler jusqu’à 50 km en électrique. Ce type de véhicule présente donc le même intérêt qu’une voiture électrique en ville avec l’avantage de son autonomie "thermique" pour les longs trajets.
Notez que les véhicules estampillés CNG sont aussi des véhicules "hybrides" vu qu’ils permettent de rouler tant au CNG qu’à l’essence. Vous avez dit casse-tête? Attendez, il est désormais aussi question de "mild-hybrid" chez certains constructeurs. "Dans ce cas, le véhicule est équipé d’une petite batterie d’appoint qui aide le moteur thermique en lui donnant un petit coup de boost qui va permettre de réduire la consommation de carburant", selon les explications de Jean-Marc Ponteville, le porte-parole de Volkswagen.
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Profil de conducteur
Afin de choisir la motorisation qui lui convient le mieux, un conducteur doit désormais d’abord déterminer en détail son profil de conducteur. Celui-ci ne dépend plus uniquement du nombre de kilomètres parcourus annuellement. Dorénavant, il doit aussi tenir compte de l’environnement dans lequel il roule le plus souvent: celui qui réalise l’essentiel de ses déplacements en ville n’aura pas les mêmes besoins que celui qui ne fait que de l’autoroute, par exemple.
Cela dit, pour faire un choix définitif sur le type de carburant idéal à adopter, il y a encore toute une série d’autres facteurs qui peuvent entrer en jeu. Par exemple, le besoin d’avoir une voiture avec un grand coffre (pour partir en vacances l’été dans le Sud de la France). Dans ce cas, il sera plus compliqué d’opter pour un modèle électrique.
Pour y voir plus clair, Test-Achats vient de lancer un outil en ligne, ouvert à tous. Il s’agit d’un test de vingt questions sur l’utilisation de votre future voiture. "En fonction des réponses, on vous dira quel carburant correspond le mieux à votre profil", promet l’association de défense des consommateurs.
Avantages et inconvénients
Sinon, dans les grandes lignes, les véhicules électriques – qui ne seront en principe jamais frappés d’interdiction de rouler sur certains territoires – sont particulièrement adaptés pour la circulation citadine tandis que les modèles diesel sont destinés à ceux qui roulent beaucoup.
Entre les deux, pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir un véhicule électrique, il reste la motorisation essence qui reste très polyvalente et plus efficace qu’un diesel pour les petits trajets. Cependant, elle émet davantage de CO2 par kilomètre parcouru qu’un véhicule diesel. De plus, elle sera à son tour frappée d’interdiction de circuler dans les années à venir.
Ceux qui veulent déjà opter pour un modèle à émissions réduites sans faire exploser leur budget peuvent éventuellement se rabattre sur des modèles roulant au gaz naturel ou CNG qui sont un peu plus chers que l’essence mais qui bénéficient d’un carburant moins cher.
Mais ne perdez pas de vue que même si les modèles électriques sont plus chers à l’achat, leur carburant coûte bien moins cher que les carburants fossiles. De plus, ce sont des véhicules qui demandent très peu d’entretien, sans compter les taxes favorables aux véhicules zéro émission et des réductions de la part de certains assureurs. 2020 pourrait donc bien être l’année de la voiture électrique. Convaincu?