Manger des produits bio frais fait désormais partie des habitudes belges. Même s’ils coûtent en moyenne un tiers de plus que les produits conventionnels, 9 Belges sur 10 en achètent au moins un par an, selon le bureau d’étude Gfk.
Par ailleurs, les Belges ont une nouvelle fois augmenté leur consommation de produits alimentaires frais biologiques, d’après un rapport sur l’agriculture biologique publié par VLAM (l’administration flamande). Les dépenses des Belges dans ce domaine ont crû l’année dernière de 6% (et de 11% rien qu’en Flandre) par rapport à l’année 2016.
Entre 2008 et 2017, les dépenses en produits alimentaires frais bio ont plus que doublé en Belgique. La palme de cette progression revient aux Bruxellois, qui ont triplé leurs dépenses lors de cette période.
"Les enquêtes révèlent aussi qu’en 2017, 78,3% des dépenses des ménages wallons pour les produits bio ont été effectués par 20% des ménages wallons consommant le plus de produits bio, d’après le portail de l’état de l’environnement wallon. En outre, les achats de ces ménages ont atteint 773 euros en moyenne par ménage, sur un budget alimentaire annuel de 6.794 euros. À titre de comparaison, les ménages consommant le moins de produits bio (50% des ménages) ont dépensé en moyenne 30 euros sur un budget alimentaire annuel de 4.659 euros."
Investir dans le bio...
"Les coopérateurs du magasin Färm de Louvain-La-Neuve bénéficient d’une réduction de 2% sur leurs achats. Ce pourcentage pourrait évoluer au cours des prochaines années."
Le secteur du bio est donc en plein boom et il ne cesse de s’accroître au fil des années, ce qui mérite l’attention des investisseurs ou, en tout cas, de ceux qui ne savent pas où placer une partie de leur épargne (et qui veulent rester en phase avec leurs convictions écologiques)!
D’autant que cette tendance devrait s’amplifier. D’abord, parce que la terre est en danger et qu’il y a une véritable "prise de conscience croissante des risques que les produits chimiques peuvent générer pour l’environnement, l’animal, voire la santé de l’homme", explique Sowefund, une plateforme française de co-financement participatif.
Mais aussi parce que l’agriculture biologique, c’est tout simplement l’avenir. "La révolution chimique qui a dominé le XXe siècle laisse à présent place à la révolution biologique", ajoute Sowefund.
...via des coopératives
Toujours selon le portail de l’état de l’environnement wallon, 44% des aliments bio sont achetés dans les supermarchés généralistes, 9% dans des enseignes hard discount, 5% dans des hypermarchés, 2% sur les marchés, 2% auprès des fermes/éleveurs, 14% ailleurs (magasins diététiques, bouchers, etc.) et enfin, 24% dans des magasins spécialisés bio! Et c’est précisément là qu’il est possible d’investir quelques sous dans la révolution biologique.
Des enseignes comme Färm, Bees Coop ou WooCoop permettent en effet de prendre des parts dans leurs magasins. "Ainsi, chacun peut participer à la bonne gouvernance du projet et contribuer à la poursuite des missions que nous nous sommes fixé", explique Färm. À savoir, une alimentation bio et locale.
De manière générale, les coopérateurs sont invités à investir au minimum 100 euros (ce qui correspond à 4 parts de la coopérative) mais il est aussi possible d’investir seulement 25 euros.
Faire cet investissement, c’est aussi parfois s’engager à participer au bon fonctionnement d’une coopérative à raison de 3 heures par mois. "Vous devenez caissier, logisticien, réassortisseur, etc., explique Bees Coop. Et lors des assemblées générales, vous participez aux décisions et aux stratégies."
La coopérative précise que les parts investies sont remboursables mais qu’il n’y a pas de retour sur investissement, vu qu’elle ne poursuit pas un but lucratif.
Färm.lln
Une coopérative a décidé d’aller à contre-courant. Il s’agit de la coopérative Färm de Louvain-La-Neuve (qui est en fait un affilié).
Chez elle, il est possible de devenir coopérateur sans nécessairement offrir trois heures de son temps au magasin. Pour cela, il suffit d’acquérir une ou plusieurs parts à 25 euros (maximum 100).
De plus, le magasin n’exclut pas la possibilité d’un dividende. Bien que la coopérative précise que l’achat de parts Färm.lln constitue un investissement à risque sans aucune garantie de rendement ni de capital, elle ajoute que la valeur des parts évolue au fil des ans. "Et il y a de fortes chances que nous distribuions un dividende à partir de notre quatrième année d’existence, selon Olivier Van Cauwelaert, son fondateur. Nous avons prévu de clôturer notre seconde année avec un ebitda positif de 30.000 euros."
Cependant, le rendement potentiel sera limité à 6%. "Le but de la coopérative n’est pas de créer de l’enrichissement mais d’avoir une logique de partage. Si nous générons plus de bénéfices que prévu, alors il faudra que nous mettions en place un plan pour davantage favoriser les producteurs", a-t-il ajouté. Pour rappel, le rendement du compte d’épargne n’est que de 1,20% au maximum.
Enfin, "il y a une déductibilité fiscale significative de votre investissement, de 30 à 45% dans le cadre du Tax Shelter mis en place par le gouvernement fédéral pour soutenir les jeunes sociétés", conclut-il.
Pour rappel, si vous investissez dans une entreprise qui a moins de quatre ans, via une plateforme de crowdfunding, un fonds starter ou en direct, vous pouvez bénéficier d’une réduction fiscale importante, qui dépend de la taille de l’entreprise au moment de votre investissement. Plusieurs conditions doivent être réunies. Par exemple, vous ne pouvez pas acquérir plus de 30% du capital de la société et vous ne pouvez pas en être le dirigeant. Vous devez par ailleurs rester investi au moins quatre ans dans l’entreprise. Le montant maximum qui donne droit à la réduction d’impôt est de 100.000 euros.