Via votre smartphone, vous avez déjà probablement testé un assistant vocal en posant l’une ou l’autre question à Siri (iPhone) ou à Google Assistant. Par exemple: "Dis Siri, quelle météo fera-t-il demain à Bruxelles?" Ce à quoi l’assistant répondait ce jeudi 13 juin, "vous feriez mieux de prendre un parapluie si vous allez à Bruxelles, en Belgique, demain", en vous affichant simultanément à l’écran les températures prévues ainsi que les prévisions pour les prochains jours (selon Weather.com).
La même question posée via un smartphone Android, en interpellant au préalable l’assistant vocal par un "OK Google", donne comme réponse: "Il y aura des averses intermittentes à Bruxelles demain avec une température maximale de 24 degrés et une température minimale de 14 degrés". Sur l’écran, Google Assistant indique simultanément, "n’oubliez pas de prendre votre parapluie!". La source est aussi Weather.com.
Cela n’a l’air de rien mais en effectuant une requête vocale plutôt que d’ouvrir une app ou de faire une recherche en ligne, vous gagnez quelques précieuses secondes.
Mais ces assistants (et d’autres comme Alexa d’Amazon ou encore Cortana de Windows) peuvent vous rendre bien d’autres services rapides et efficaces que le simple fait de vous donner les prévisions météo.
Imaginez: vous êtes au volant et vous devez envoyer un message à votre conjoint pour lui signaler que vous aurez du retard. C’est possible sans quitter la route des yeux! Il vous suffit de dire, par exemple, "OK Google, envoie un SMS à Isabelle". L’assistant vocal vous répondra, "OK que voulez-vous dire à Isabelle dans ce SMS?". Pour que l’assistant note votre message, il faudra d’abord dire "OK Google". Par exemple, "OK Google, ne m’attends pas pour dîner, il y a de gros embouteillages". Suite à cela, l’assistant relira votre message en vous demandant ensuite si vous voulez l’envoyer ou le modifier. Si c’est "OK", dites "OK Google, envoyez!".
Accent belge chez Google
Depuis une quinzaine de jours, les fonctionnalités de Google Assistant sont désormais adaptées à la Belgique. En effet, auparavant, l’Assistant présentait des informations françaises à son utilisateur. Désormais, il propose des éléments d’actualités belges, chante des chansons belges ou suit la compétition de football national.
De grandes entreprises belges ont contribué à cela en développant leurs propres fonctionnalités. Il est ainsi possible de vérifier sa consommation de données chez Proximus ou Telenet, demander à bpost quand un colis arrivera, vérifier les prévisions avec l’IRM, demander à la SNCB quel est le billet de train le plus avantageux, dicter une liste de courses qui sera sauvegardée dans l’app MyColruyt (disponible avant la fin de l’été) ou demander la limite de sa carte bancaire à ING. Un ensemble d’actions qui peuvent être lancées par un simple "OK, Google. Parler avec" et qui devraient logiquement se multiplier rapidement.
Enceintes connectées
Cette touche locale pourrait bien faire décoller la vente des enceintes connectées en Belgique (un quart des foyers américains en est déjà équipé tandis qu’une étude française estime que leur progression sera similaire à celle de la tablette). C’est-à-dire, une enceinte qui permet d’écouter de la musique mais qui est surtout équipée d’un assistant vocal.
Ce dernier est non-stop à l’écoute, prêt à répondre à la moindre de vos requêtes. Par exemple, lire une recette de cuisine ou lancer un minuteur pour la cuisson des pâtes pendant que vous préparez le dessert. Autrement dit, votre enceinte peut vous faire gagner du temps (par rapport à un smartphone, une tablette ou un ordinateur) surtout lorsque vos mains sont occupées ou même sales.
Si vous avez d’autres objets connectés, vous pouvez aussi demander à votre enceinte qu’elle effectue des tâches réelles, comme modifier la température du thermostat, tamiser vos lampes, allumer la télévision ou lancer Netflix (en précisant le film ou la série à voir), activer le système d’alarme, etc.
Tenté? La gamme d’enceintes connectées ne cesse de s’élargir. Celles-ci sont disponibles à partir de 35 euros (pour un petit haut-parleur Google Home). Ceci dit, pour en profiter, vous ne devez pas nécessairement acquérir une enceinte Google Home ou une enceinte Echo d’Amazon, vu que ces assistants vocaux (Google Assistant et Alex) sont disponibles via d’autres marques comme Bose, Sonos ou encore Sony. D’ailleurs, selon les cas, les prix peuvent grimper jusqu’à 1.500 euros (pour ceux qui veulent allier design et qualité sonore avec une enceinte Bang & Olufsen). En revanche, pour avoir Siri comme assistant, vous devrez acquérir un HomePod d’Apple.
Vie privée
Les assistants vocaux écoutent en permanence mais ils sont, en principe, configurés pour être activés uniquement lorsqu’on les interpelle. Autrement dit, ce n’est qu’à ce moment-là que vos paroles sont enregistrées, envoyées sur un cloud (pour produire une interaction) et stockées ensuite sur un serveur (afin qu’Amazon, Apple ou Google puissent améliorer leur technologie).
"Installer une enceinte connectée chez soi, c’est accepter la création de failles dans la protection de sa vie privée."
Notez que vous avez la possibilité de supprimer à tout moment cet historique de données vocales auprès de Google et Amazon. D’ailleurs, Amazon, qui a été accusé récemment de ne pas assez se soucier de la protection de la vie privée (Apple et Google assurent que leurs enregistrements sont anonymes), va permettre à ses clients de demander directement à leur assistant vocal d’effacer des enregistrements en lui disant par exemple: "Alexa, efface tout ce que j’ai dit aujourd’hui".
En conclusion, si vous ne souhaitez pas (prendre le risque d’) être écouté à tout moment, optez pour une enceinte qui permet de désactiver le micro, soit via la pression d’un bouton (comme c’est le cas sur la Google Home ou l’Amazon Echo) ou via une app (pour l’HomePod d’Apple).