L’agence intermutualiste (AIM) a livré ce mardi son deuxième rapport et dresse un constat: les frais d’honoraires n’ont jamais été aussi élevés. Ils enregistrent une hausse annuelle de 3% depuis 2015, pour totaliser 563 millions d’euros en 2017.
L’AIM pointe trois facteurs qui vont déterminer le coût des honoraires supplémentaires. Le premier concerne la Région. Un bref coup d’œil à notre top 10 permet de remarquer qu’aucun hôpital flamand ne s’y retrouve. L’agence souligne en ce sens le travail effectué par le ministre flamand Jo Vandeurzen, notamment dans la communication. Ainsi, seuls trente-six hôpitaux indiquent clairement le coût des suppléments d’honoraires. Trente-cinq se trouvent en Flandre, un seul en Wallonie. Le deuxième facteur concerne la spécialisation de l’intervention. La neurochirurgie occupe ici la première place du classement, avec une moyenne de 80.000 euros par an et par prestataire. Le troisième critère concerne le type-même de la prestation. Les suppléments d’une pose de prothèse de hanche coûtent, en moyenne, trois fois plus cher qu’une opération du ménisque.
Privatisation larvée
"Ces chiffres montrent une privatisation larvée des soins hospitaliers", dénonce-t-on chez Solidaris. La présence toujours plus grande des compléments d’honoraires dans le financement des soins montre un problème de budget et la nécessité de discuter les clés de répartition. Les Mutualités socialistes vont jusqu’à parler de "spirale inflatoire" des biens financiers des hôpitaux, s’emparant de l’étude pour dénoncer un financement non solidaire et non équitable.
Du côté des médecins, on dénonce un sous-financement des soins de santé. Ce demi-milliard perçu par les compléments d’honoraires compenserait ainsi une lacune budgétaire.