En 2017, les clients qui ont conclu un emprunt hypothécaire chez BNP Paribas Fortis ont été deux fois plus nombreux à opter pour un crédit à taux variable qu'en 2016. Ainsi, 15% des crédits accordés étaient à taux variable, contre 8% en 2016. C'est ce qui ressort de l'analyse qu'a menée le leader du crédit hypothécaire en Belgique sur son portefeuille de crédits. En 2015, seuls 5% des crédits accordés étaient à taux variable.
"La hausse du nombre de crédits variables est liée à une prise de conscience dans le chef des emprunteurs."
Pour Sébastien Degand, responsable du crédit hypothécaire chez BNP Paribas Fortis, "la hausse du nombre de crédits variables est liée à une prise de conscience dans le chef des emprunteurs. Ils se rendent compte que les taux variables sont moins chers que les taux fixes et que la prise de risque est limitée. En effet, la hausse d'un taux variable est légalement encadrée. Le taux peut par exemple au maximum doubler sur toute la durée du crédit", explique-t-il.
On peut également sans doute mettre cela sur le compte de la "lassitude". Cela fait plusieurs années que l'on dit que les taux vont remonter, ce qui pousse les emprunteurs à opter (et à payer) pour la fixité. Or, voyant que les taux ne remontent pas, ou très peu, le taux variable apparaît comme une option de plus en plus envisageable.
Hausse des taux
Si ce n'est que BNP Paribas Fortis tablait sur une hausse lente et limitée de 50 points de base des taux hypothécaires en 2018... Mais les événements de ces derniers jours (chute des Bourses et remontée des taux US) poussent à une plus grande prudence. Personne n'a de boule de cristal, "mais il y a tout de même davantage d'incertitude sur la trajectoire des taux, même si les économistes tablent toujours pour le moment sur une hausse limitée", a prévenu Sébastien Degand.
Quotités
Pour le reste, BNP Paribas Fortis a continué à capter en 2017 un quart du marché belge du crédit hypothécaire. La moyenne du montant emprunté a augmenté de 8% à 158.801 euros. La mensualité moyenne des emprunteurs était de 845 euros, sur une durée de 224 mois.
"Il y a tout de même davantage d'incertitude sur la trajectoire des taux, même si les économistes tablent toujours pour le moment sur une hausse limitée."
La quotité d'emprunt moyenne était inférieure à 80% (précisemment 76%), ce qui pousse la banque à penser que les nouvelles règles prudentielles recommandées par la Banque nationale de Belgique (dont on ne connait pas les détails, et qui doivent encore entrer en vigueur dans les prochaines semaines/mois) n'auront que peu d'impact (quelques points de base) sur les taux. De fait, les exigences de fonds propres supplémentaires ne concerneraient plus spécifiquement les crédits à quotité supérieure à 80%, mais seraient décidées au niveau de l'institution en fonction d'une évaluation globale de son portefeuille de crédit (et donc de la quotité moyenne du portefeuille).
