Le Belge a une brique dans le ventre… Il ne faut pas consacrer plus du tiers de son budget à l’achat d’un logement ou son loyer... Être propriétaire est un must à la pension… Ces dictons et préceptes, tout le monde les connaît et les a entendus. S’ils résistent à l’épreuve du temps et transcendent les générations, c’est sans doute que leur pertinence ne doit pas être remise en question.
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Pas moins de 70,3% des ménages belges sont propriétaires de leur logement, dont la valeur moyenne atteint 250.000 euros, selon une étude de la Banque Nationale de Belgique (2014). Posséder son "chez soi" est un bon calcul à divers égards. L’intérêt de rembourser un emprunt plutôt que de payer un loyer relève du simple bon sens. C’est une forme d’épargne forcée, qui garantit un confort durant toute la vie.
Pour autant que l’on respecte la règle qui recommande de ne pas consacrer plus du tiers de ses revenus à son logement. Même si des personnes en couple et relativement aisées pousseront jusqu’à la moitié.
Un pilier pour la pension
Les Belges achètent en moyenne leur maison à 29 ans, selon les données de Wikifin.be, la branche éducation financière de l’autorité de contrôle FSMA. Même si aujourd’hui, on constate que les jeunes ont plus tendance à vivre dans l’instant présent, à privilégier leur confort de vie. Ils sont moins motivés par la possession d’un bien et ont davantage tendance à se laisser porter.
Pour autant, ceux qui rêvent de devenir propriétaires le plus rapidement possible n’ont pas tout faux et ne sont pas ringards. "C’est toute la différence entre la philosophie de la dépense et celle de l’investissement, martèle Nicolas Cellières, planificateur financier chez Optivy, invitant les jeunes à mettre en place dès le départ une planification patrimoniale".
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"Un jeune doit idéalement avoir à l’esprit la courbe de l’évolution théorique normale des revenus et dépenses jusqu’à la pension. À 65 ans, la courbe de revenus diminue quasiment de moitié, tandis que les dépenses pourraient être supérieures: loisirs, dépenses de santé, voiture de société qu’il faut rendre et acheter soi-même, etc.", poursuit-il.
Il est donc vivement recommandé de bétonner le plus tôt possible ses différents piliers de pension (pension légale, pension complémentaire, épargne-pension et épargne individuelle) pour espérer avoir un train de vie décent une fois pensionné. Pour le préserver ou l’améliorer, disposer de son logement et éventuellement d’un bien d’investissement est dès lors un must.
Comment procéder?
"Celui qui désire se constituer un patrimoine dans l’optique de l’achat d’un bien immobilier doit idéalement se fixer pour objectif d’atteindre le plus vite possible un capital de 25.000 euros, afin de disposer d’un effet de levier", conseille Nicolas Cellières. Par exemple pour financer l’apport propre que les banques réclament de plus en plus souvent. À noter que 50% des Belges ont emprunté plus de 80% du prix d’achat de leur logement l’an dernier, selon une enquête de Wikifin.be. Seul hic: le taux d’intérêt payé pour les emprunts dont la quotité dépasse 80% du prix d’achat est plus élévé.
Exemple
Prenons l’exemple de Marie, 25 ans, qui travaille dans une pharmacie, vit chez ses parents et n’a pas de charge particulière à l’exception de sa voiture. Ses premières économies et la stratégie d’épargne qu’elle a mise en place lui ont permis de se constituer après deux ans un capital de plus de 25.000 euros.
À ce moment, Marie peut envisager d’acquérir un immeuble. Elle pourra financer l’achat d’un appartement de 175.000 euros sur 25 ans (à un taux de 2,10%) pour une mensualité de 750 euros.
Rappelons qu’à Bruxelles, le primo acquérant bénéficie d’une exonération des droits d’enregistrement sur un montant d’achat de 175.000 euros (sous conditions).
Un moyen de transmettre son patrimoine
"La succession de la grande majorité des Belges est très simple: elle se limite à organiser la transmission de la maison familiale et de quelques économies" confie le notaire Gaétan Bleeckx. Car le patrimoine du Belge, c’est avant tout et surtout sa maison. Celui qui loue toute sa vie aura donc moins de patrimoine à transmettre.