En 2018, les clients qui ont conclu un emprunt hypothécaire auprès de BNP Paribas Fortis ont opté dans 31% des cas pour un taux variable. C’est deux fois plus que l’année précédente, et près de quatre fois plus qu’en 2016. En fin d’année, le rapport taux fixe/taux variable est même monté à 50/50 chez le leader du crédit hypothécaire en Belgique. Cela confirme les chiffres sectoriels publiés par l’Union professionnelle du crédit (UPC), qui a comptabilisé 63% de taux fixes fin 2018, contre 82% fin 2016.
En même temps, BNP Paribas Fortis affirme que les taux ne descendront pas plus bas et annonce s’attendre à une hausse des taux "modérée", comprise entre 20 et 50 points de base, en 2019. Alors, pourquoi les emprunteurs s'intéressent à nouveau au taux variable? On peut imaginer que globalement, il existe une certaine lassitude. Cela fait des années que les banques annoncent des hausses de taux qui ne se confirment pas réellement dans les faits. Les emprunteurs sont donc prêts à prendre le risque, car les taux variables sont intéressants sur plusieurs points.
Même dans le «pire» des cas, le taux variable est parfois plus intéressant que le taux fixe.
D’abord, les révisions des taux variables sont encadrées par la loi. Le taux peut au maximum doubler. Etant donné que l’on part de niveaux très bas, "il arrive dans certains dossiers que le pire scénario (NDLR : une augmentation de taux à chaque révision) avec un taux variable soit financièrement plus intéressant qu’un taux fixe sur la durée de l’emprunt", explique Sébastien Degand, responsable crédits chez BNP Paribas Fortis.
Ensuite, la formule variable permet de rembourser davantage de capital dans les premières années de l’emprunt. Or, en moyenne, un crédit hypothécaire est clôturé tous les 12 ans (refinancement, revente du bien, etc. ). Cela a donc du sens de rembourser un maximum de capital dans les premières années, surtout si le risque lié à la révision de taux est limité.
Enfin, pour les jeunes ménages qui ont besoin d’un peu plus d’air, un taux variable permet d’alléger les mensualités au début de l’emprunt, quitte à ce qu’elles augmentent plus tard, lorsque leurs revenus seront également plus élevés.
Les 55+ toujours plus présents
La banque note par ailleurs une baisse conséquente du nombre de refinancements (-20% par rapport à 2017). Ils représentent toujours 22% des buts de crédit. En moyenne, les clients ont emprunté 256.330 euros pour un achat concomitant à des travaux de rénovation, 207.950 euros pour une nouvelle construction, 199.000 euros pour un achat sans rénovation.
Ils ont emprunté en moyenne 70.640 euros pour des travaux de rénovation seuls. Par ailleurs, un crédit sur dix a été accordé à une personne de plus de 55 ans. Cette proportion a augmenté de 25% en six ans.