Selon le spécialiste belge de l'immobilier espagnol Azull, pas moins de 4.108 Belges ont acquis une résidence secondaire en Espagne en 2018, malgré une hausse des prix de 8% entre 2017 et 2018. Ces chiffres sont basés sur les données officielles des bureaux d'enregistrement espagnols. C'est sept fois plus qu'il y a dix ans.
Un achat sur trois concerne une construction neuve. Les Belges sont ainsi les premiers acheteurs étrangers de biens neufs et dépassent même les Britanniques (1.349 biens VS 1.307). Pourtant les Britanniques achètent globalement deux fois plus d'immobilier en Espagne que les Belges.
Faites le test : Vivez-vous dans une commune chère?
"Les Belges ne sont pas fans de la casa espagnole typique, rustique, mais recherchent plutôt des résidences secondaires modernes. De quoi les pousser presque automatiquement vers les constructions neuves. Cela tient notamment à la taille des fenêtres: un Espagnol les voudra les plus petites possibles, afin d’éviter que la chaleur ne pénètre trop l’habitation. Un Belge, par contre, trouve important de bénéficier d’une vue large et dégagée sur les environs", explique Marleen De Vijt, la CEO d’Azull.
Costa Blanca
Les acheteurs belges optent majoritairement pour la Costa Blanca, qui concentre 31% des biens immobiliers achetés en 2018. La deuxième destination la plus populaire est la Costa del Sol, avec 18% des transactions. Les Baléares, l'archipel qui compte Majorque et Ibiza, se trouvent en fin de classement, puisque seulement une soixantaine de Belges y ont effectué un achat en 2018 (1,4% des transactions).
"Lorsqu’il s’agit de partir en vacances, la Costa del Sol reste la destination la plus populaire pour les Belges. Mais lorsqu’il s’agit d’acheter une résidence secondaire, la Costa Blanca est clairement privilégiée. Une situation qui s’explique en grande partie par la différence de prix. Pour une villa neuve plutôt modeste, il faudra ainsi compter rapidement 450.000 euros à la Costa del Sol, contre 350.000 euros pour un bien similaire à la Costa Blanca", poursuit-elle.
Tenerife attire, à contre-courant, les acheteurs belges. En 2018, ils ont acheté près de 500 biens (12% des transactions), alors que les acheteurs des pays voisins boudent l’île. Les acheteurs français ont ainsi réalisé environ 130 transactions en 2018, tandis que les Néerlandais n’en ont tout simplement réalisé aucune.
Brexit
À noter aussi, l’engouement grandissant des Britanniques pour la brique espagnole, alors que se profile le Brexit. En 2017, l’année suivant le référendum sur le Brexit, les achats ont connu une baisse de 10%. Mais en 2018, la tendance s’est très nettement inversée avec une hausse de 11%, soit de quoi dépasser le seuil des 10.000 ventes, note Azull.
"En 2017, les Britanniques se sont montrés plus prudents, parce qu’il était encore très difficile d’imaginer clairement les conséquences du Brexit, d’où cette chute des ventes. Mais depuis l’année dernière, lorsqu’il est apparu plus évident que les conséquences économiques pourraient être importantes, ils ont à nouveau tourné leur regard vers l’Espagne. Ils ne vont évidemment pas massivement déménager vers l’Espagne, mais les Britanniques plus aisés font de toute évidence le choix d’investir leur argent à l’étranger. Ils sont conscients du fait que la valeur de la livre - et donc de l’immobilier britannique - risque de traverser une période difficile", conclut Marleen De Vijt.