Stop à la sinistrose

L’attractivité économique de Bruxelles.

Ces cinq dernières années, près de 13.700 entreprises ou indépendants ont quitté la Région bruxelloise pour trouver leur bonheur ailleurs, le plus souvent dans le Brabant flamand ou le Brabant wallon. ENI, British American Tobacco, Citroën, Siemens et Levi Strauss sont les noms les plus marquants dans cette liste des délocalisations largement composée de toutes petites structures. Dans le même temps, un peu plus de 10.000 sociétés ou indépendants se sont installés dans la capitale. Le solde est donc négatif. Bruxelles perd de son attractivité.

Tout ne va pas mal à Bruxelles. La perte d’attractivité de la capitale mérite d’être nuancée.

La capitale souffre, de longue date, de plusieurs handicaps. En premier lieu, la mobilité y reste cauchemardesque. C’est le premier motif de préoccupation des entrepreneurs. La concurrence fiscale, singulièrement celle de la Flandre, et les prix de l’immobilier sont une autre explication au phénomène. Le carcan administratif et institutionnel n’aide pas non plus. Les remèdes, largement connus, ont un trait commun: ils nécessitent à la fois une plus grande coopération entre Régions et avec le Fédéral ainsi qu’une plus grande ambition. Car faire fructifier le potentiel économique de Bruxelles ne profitera pas qu’aux Bruxellois mais bien à tous les Belges.

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Depuis le "lockdown" et les attentats, Bruxelles vit dans une sorte de sinistrose qu’elle a du mal à évacuer. Il serait temps de dire stop à cette déprime qui finit par se révéler être une prophétie autoréalisatrice: à force de dire que tout va mal, on finit par s’en convaincre. Or, la perte d’attractivité mérite d’être nuancée: en prenant en compte les créations d’entreprise et les faillites, la balance économique est positive pour Bruxelles. La capitale reste un formidable vivier d’emplois. Le chômage y régresse. Des secteurs porteurs s’y développent. Elle garde de nombreux atouts intéressants pour les entreprises. Le gouvernement régional est à créditer de quelques bonnes initiatives, par exemple son "small business act". Et l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs: les embouteillages, par exemple, ne sont pas spécialement moins problématiques de l’autre côté du ring. Tout ne va pas mal à Bruxelles. Il ne s’agit pas de nier les problèmes. Mais de les relativiser et s’y attaquer par une mobilisation accrue.

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