À bout de souffle…
La Belgique ingouvernable?
La Belgique ingouvernable. Un pays déchiré. Les élections législatives du 26 mai laissent l’État fédéral sur un champ de ruines. La formation d’un gouvernement s’annonce, plus que jamais, un casse-tête. Même s’il ne faut jamais sous-estimer l’inventivité dont nos politiques peuvent faire preuve, le scénario d’une longue paralysie des institutions est sur toutes les lèvres. Or, elle serait néfaste pour notre économie, pour nos entreprises, pour nos citoyens.
Analyse | Un niveau fédéral en plein brouillard
Le président de la N-VA plaide pour le confédéralisme. C’est son droit. Mais la majorité des Flamands le suit-elle?
La difficulté à gouverner ce pays n’est pas neuve, c’est même dans son ADN. Mais d’une crise à l’autre, d’une réforme de l’État à la suivante, d’une coalition hétéroclite à une autre kamikaze, cette complexité ne cesse de s’accroître, les forces centrifuges progressent et les divergences d’orientation politique entre nord et sud sont béantes. Au point qu’il est sans doute temps de se poser la question fondamentale: que veulent encore faire ensemble Flamands, Wallons et Bruxellois?
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→ "On voyait bien la colère venir en Flandre"
→ Un niveau fédéral en plein brouillard
→ "La politique sécuritaire de la N-VA a poussé les gens vers le Vlaams Belang" (Jean-Yves Camus)
→ Quelles sont les coalitions probables?
Nous avons plaidé dans ces colonnes pour une politique ambitieuse et à long terme pour des thématiques comme le climat, la mobilité, l’emploi ou encore la fiscalité. Ce qui nécessite de dépasser les clivages communautaires et de privilégier le dialogue. Cela reste notre choix. Mais c’est une gageure dans un système politique à ce point éclaté et d’une infinie complexité. Pour tout dire: à bout de souffle.
Nous restons persuadés que la Belgique apporte une plus-value. Non par une quelconque nostalgie du passé. Mais pour des questions d’efficacité économique, de solidarité, de valeurs.
Mais ce dimanche, près de 45% des Flamands ont voté pour un parti séparatiste, contre 38% en 2014. Une majorité indépendantiste n’est plus très éloignée. Les motivations d’un vote Vlaams Belang ou N-VA sont très diverses et, pour beaucoup, elles ne puisent sans doute pas dans une volonté séparatiste. Il n’empêche: les électeurs choisissant ces deux formations peuvent difficilement ignorer la priorité numéro un de leurs programmes.
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Bart De Wever s’est de nouveau placé au centre du jeu. Il va pouvoir en outre se servir du Vlaams Belang comme d’un épouvantail. Le président de la N-VA plaide pour le confédéralisme. C’est son droit. Mais la majorité des Flamands le suit-il? Le veulent-ils d’ailleurs vraiment? On en doute. Mais, si c’est le cas, comment l’organiser? Pour faire quoi? Posons ces questions. Et que les francophones en tirent les conséquences. Ils n’ont aucune raison de rester timides. À eux aussi alors d’avancer leurs propres revendications. In fine, il est temps de clarifier la situation et de mettre un terme à ces incessants pourrissements politiques et à ces chantages récurrents au blocage du pays.
L'Echo a dressé la liste des coalitions possibles au Fédéral, à Bruxelles et en Wallonie. En privilégiant les plus vraisemblables et rayant les plus improbables. Promenez-vous donc dans cette forêt de gouvernements en cliquant ici:
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