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Ah Ah Ah...

Voici au registre des plus beaux numéros du grand cirque de la finance, la méga gaffe de Standard & Poor's qui annonce, par erreur, la perte du "AAA" la France. Mieux vaut en rire. Car cette bourde monumentale de la part de la plus grande agence de notation mondiale fournit le bâton avec lequel le commissaire européen chargé des services financiers, le français Michel Barnier, va se faire un plaisir de crosser les trois reines du rating.

Mieux vaut en rire. Car on a peine à trouver le qualificatif pour décrire l'histoire hallucinante qu'a vécu la France à l'entame de ce week-end. Une de ces histoires folles qui ont tendance à se multiplier depuis quelques mois.

Après l'épisode tragicomique de ce journal britannique qui annonçait la faillite imminente de la Société Générale, après la découverte rocambolesque des comptes truqués par la Grèce, après l'incroyable faillite de Dexia qui, deux mois auparavant, présentait encore des chiffres rassurants, après l'erreur de frappe d'un trader de Citibank qui a fait perdre quelque 10% au Dow Jones en quelques minutes... voici au registre des plus beaux numéros du grand cirque de la finance, la méga gaffe de Standard & Poor's qui annonce, par erreur, la perte du "AAA" la France.

Fantastique. Au sens surnaturel, il va de soi. Car, bien entendu, on voudrait croire S&P qui prétend ne pas surveiller la France. Mais alors que l'écart de taux entre la France et l'Allemagne vole de record en record et au moment où le gouvernement Fillon fait des pieds et des mains pour calmer les craintes qui pèsent sur les finances publiques françaises, l'"erreur technique" de S&P laisse penser que le sort de la France est déjà scellé.

Il sera intéressant d'observer à cet égard comment l'agence va se comporter dans les mois à venir. Sous les feux de la rampe, S&P va sans doute se tenir à carreau; ce qui, in fine, servira peut-être la France pour préserver plus longtemps sa précieuse note.

Cette bourde monumentale de la part de la plus grande agence de notation mondiale - celle-là même qui s'était déjà trompée de 2.000 milliards de dollars dans le calcul de la dette fédérale américaine! - fournit en tout cas le bâton avec lequel le commissaire européen chargé des services financiers, le français Michel Barnier, va se faire un plaisir de crosser les trois reines du rating. L'occasion est rêvée.

D'autant que mardi, la Commission doit rendre public un projet de règlement qui renforce fortement leur contrôle. Cette fois, on peut l'espérer, il sera question de mettre les agences face à leurs responsabilités en cas de négligence. C'est un minimum tout en sachant qu'il n'y a pas de solution miracle en matière d'analyse du risque. On en a besoin, comme on a besoin de davantage de rigueur et de concurrence.

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