Édito | Gouvernement fédéral: ne nous faites pas une Vivaldi bis

Rédacteur en chef

Pourvu que le gouvernement De Wever Iᵉʳ agisse et ne se perde pas, comme le précédent, dans les querelles entre droite et gauche.

Fumée blanche. Au bout d’un énième round de négociations, les cinq présidents de parti (N-VA, MR, CD&V, Les Engagés et Vooruit) ont dit 'oui' vendredi soir au formateur Bart De Wever et à son projet de gouvernement dont ils discutent depuis si longtemps. Enfin. Huit mois après les élections, il aurait été difficilement compréhensible d’avoir poussé aussi loin les négociations pour ne pas les faire aboutir.

Un gouvernement fédéral de plein exercice devrait donc bientôt voir le jour et s’emparer des nombreux défis qui l’attendent, qui nous attendent. Des mesures importantes et pas forcément populaires vont être prises sur des enjeux aussi variés que l’emploi, les salaires, la fiscalité, les pensions, les finances publiques, la sécurité, pour n’en citer que quelques-uns.

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Des étapes importantes doivent encore être franchies avant de pouvoir compter sur un gouvernement de plein exercice. Il faudra notamment vérifier la qualité de l’accueil dans les congrès des partis qui doivent valider le projet. Mais c’est évidemment une bonne chose que ces loooongs pourparlers touchent au but. Le monde bouge et vite, les chantiers sont aussi nombreux que majeurs, et le navire Belgique ne pouvait pas se permettre de rester plus longtemps encore sans capitaine à la barre, sans équipage à la manœuvre.

À compter d’aujourd’hui, tous les nez doivent pointer dans la même direction.

Le clash en continu

Pourvu qu’il soit soudé, l’équipage. Car on sait ce que cela donne, un gouvernement en ordre dispersé. On l’a très bien vu avec l’exécutif sortant, lequel n’a fait corps que le temps de gérer la crise sanitaire. Pour le reste, la Vivaldi ne fut qu’une longue foire d’empoigne, très peu productive, très peu efficace. La logique du plus petit dénominateur commun a le plus souvent prévalu et nous a fait perdre beaucoup de temps. Le pays ne peut pas se payer le luxe d’une Vivaldi bis.

Or, ce qu’on a vu ces derniers mois, lors de la longue genèse de ce gouvernement De Wever 1er, n’est pas très rassurant pour la suite du voyage. Les tiraillements entre composantes de droite et de gauche ont été incessants. Entre visions opposées et querelles d’ego, c’était le clash en continu.

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On peut comprendre qu’il ait été rock and roll de définir les contours du projet politique de ce gouvernement hybride. Mais à compter d’aujourd’hui, les différends doivent être laissés derrière. À compter d’aujourd’hui, tous les nez doivent pointer dans la même direction: assainir, réformer et relancer ce pays qui en a grand besoin.

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