Édito | Pour que la recherche belge réalise l’impossible

Rédacteur en chef adjoint

La Belgique a enregistré un nombre record de brevets européens en 2024. Un bel arbre qui cache une forêt encore touffue des possibles: des trésors de recherche toujours enfouis dans nos universités.

"Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait", disait Mark Twain. Faire de l’impossible un possible, créer de la valeur là où il n’y en a pas, innover là où il n’existe rien, et créer son sillon sur une terre encore vierge, c’est aussi cela que font nos chercheurs, jour après jour, en entreprises ou dans nos universités, au fond de leurs éprouvettes, sur leurs machines de tests ou enchevêtrés dans leurs lignes de code.

Sur la jauge de l’invention, la recherche belge place toujours plus haut son curseur. Pour preuve le nombre record de brevets européens que, selon l’Office européen des brevets, la Belgique a enregistrés en 2024, véritable thermomètre de la R&D et du dynamisme de nos cerveaux. Le pays se classe au douzième rang mondial. Pas mal pour celle qui n’est qu’une petite tache sur la mappemonde.

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L’actualité récente nous montre aussi la formidable machine qu'enclenche cette recherche sur le terrain du business et ce, tous secteurs confondus.

Regardez Trasis, à Liège, qui investit 70 millions dans un deuxième site de production et qui engage à tour de bras. Aujourd’hui, l’entreprise figure parmi les leaders mondiaux de la médecine nucléaire.

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Regardez cette start-up wallonne, ARK, qui a reçu des financements pour confirmer sa maîtrise dans la captation du CO2 provenant des fumées industrielles à faible concentration, une niche dans laquelle peu encore se sont aventurés. Le procédé, breveté lui aussi, sera testé par le groupe sidérurgique Aperam sur son site de Châtelet et, s’il passe la rampe de lancement, promet une belle aventure sur ce marché en pleine éclosion.

Regardez, en Flandre, Augustine Therapeutics qui vient de réaliser l’une des plus importantes levées de fonds privées en Belgique pour son projet de traitement de la maladie de Charcot-Marie-Tooth, un tour de table autour de laquelle gravitent des noms comme Eli Lilly et Novo Nordisk.

Trois annonces, rien que ce lundi, qui montrent ce que notre matière grise peut générer comme innovation à haut potentiel.

Est-ce suffisant? Certainement pas. Comme le révélait une récente analyse du Conseil économique, social et environnemental (Cese), entre 2017 et 2023, 60 spin-offs sont sorties des universités wallonnes. C’est moins que ce que produit, à elle seule, la KULeuven sur la même période.

Les brevets, les réussites entrepreneuriales ont beau nous réjouir, ils ne sont que la face visible d’un immense iceberg coincé dans nos universités, un iceberg dans lequel de formidables inventions restent encore gelées faute d’un esprit d’entreprendre adéquat. Les faits sont là, l’actualité nous le montre: l’innovation peut solutionner les défis de notre monde. À la Belgique d’y contribuer, en rendant possible l’impossible au cœur de nos universités.

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