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L'école des fans d'Ankara

Le leader reste le leader au lendemain des élections en Turquie. Mais les challengers kémalistes et nationalistes s'en tirent plus qu'avec les honneurs. De même que les Kurdes et les femmes, dont la représentation se renforce.

Tout le monde a gagné! C’est ce que disait feu l’animateur de télé Jacques Martin aux enfants venus chanter à son émission dominicale. C’est aussi le constat que l’on peut faire objectivement au lendemain du scrutin législatif en Turquie.

L’AKP, leader incontesté, enregistre un troisième et spectaculaire succès consécutif, fort de ses succès aux plans économique et social. Le CHP, digne héritier d’Atatürk, progresse sensiblement, au grand soulagement des défenseurs de la laïcité. Le MHP, le parti nationaliste récemment affaibli par des scandales de moeurs, limite la casse. Les Kurdes augmentent leur représentation au parlement, de même que les femmes, qui jouissent du droit de vote depuis 1934 en Turquie et qui sont désormais 78 (contre 50 en 2007) à représenter les intérêts de leurs concitoyennes et concitoyens au parlement. Même la star du foot Hakan Sukur, qui évoluait cette fois sous les couleurs de l’AKP, a gagné!

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Le parlement issu de ce scrutin, s’il offre une majorité très confortable à l’AKP (326 sièges sur 550), ne l’autorise cependant pas à ordonner un référendum sur la réforme de la constitution qu’il envisage de faire passer. L’AKP devra pour ce faire obtenir l’appui de députés issus des partis minoritaires, ce qui devrait l’amener à négocier. Le message des Turcs est clair: vive l’AKP, mais non à l’hégémonie.

Message reçu cinq sur cinq, semble-t-il, par Tayyip Erdogan, leader de l’AKP et actuel Premier ministre, qui a déclaré dimanche soir que la nouvelle Constitution devrait se faire par "le compromis, la consultation et la négociation". On s’en réjouit, et nul doute que les "petits" partis du parlement batailleront ferme pour faire en sorte que cette nouvelle constitution soit vraiment garante de nouvelles libertés, d’une emprise moins étouffante de l’armée et, parallèlement, du maintien de ce socle de la Turquie moderne qu’est la laïcité.

Tout le monde a gagné dimanche en Turquie. Et au travers de cette victoire collective, c’est aussi la démocratie qui a gagné.

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