La justice fiscale vaut bien une crise

Journaliste

Le CD&V provoque un blocage budgétaire.

Il y a deux manières d’évoquer la crise qui secoue le gouvernement fédéral. Sur la forme, d’abord. Le manque d’élégance et la manière de faire de la politique des démocrates-chrétiens flamands ne devrait, en 2016, plus étonner personne. Le CD&V, le CVP avant lui, a toujours procédé de la même manière – demandez à Di Rupo, qui a lui aussi expérimenté les slaloms du CD&V alors qu’il était Premier ministre. Ce qui est à nous est à nous, ce qui est à vous est négociable, telle est l’immuable maxime de négociation des chrétiens-démocrates. Ainsi débarquer comme les carabiniers d’Offenbach avec sous le bras une proposition qui bouleverse un quasi-accord budgétaire n’est pas une manière de faire entre des partenaires qui se respectent. Point 1.

La demande du CD&V est juste même si elle est mal formulée.

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Point 2, le fond de l’affaire. Et là, le CD&V emporte le morceau. N’en déplaise à la N-VA et aux libéraux flamands, la taxation des plus-values – si elle est correctement orchestrée – est une chose juste et souhaitable. Comment, en effet, dire d’un côté amen aux orientations de la Commission européenne en matière de rigueur budgétaire d’une part et, d’autre part, refuser de fiscaliser davantage le capital? C’est insensé. On peut le tourner dans le sens que l’on voudra, mais il faudra bien que le capital passe à la caisse comme il faudra bien – un jour… – se montrer ambitieux en matière de fiscalité environnementale, même si le lobby des voitures de société dit le contraire.

Bref, faire contribuer les plus-values réalisées à court terme sur des sociétés cotées en Bourse, si cela permet d’alléger le fardeau fiscal qui pèse sur le travail (IPP) et sur certaines sociétés (Isoc), on peut difficilement être contre. À moins de ne lire toutes les recommandations internationales que dans un seul sens. Une fiscalité juste, ambitieuse et efficace, c’est ce que nous demandons. Le MR ferait bien de ne rien céder sur ce point.

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