Un monde patronal soulagé, mais impatient

Rédacteur en chef adjoint

Le résultat des urnes a débouché sur une Belgique de centre droit qui n'est pas pour déplaire au patronat. Mais les entreprises gardent d'immenses questions qui attendent rapidement des réponses.

Soulagés les patrons. Ni le Vlaams Belang, ni le PTB n'est en position de paralyser le pays. Cerise sur le gâteau: un attelage de centre droit à tous les étages de la maison Belgique pourrait se profiler. Côté francophone, c'est l'horizon que laisse entrevoir le MR et Les Engagés. Ces deux-là ont décidé, mardi, d'avancer en binôme non seulement en Wallonie et à la Fédération Wallonie Bruxelles – où ils travaillent déjà à aligner leur programme – mais aussi à Bruxelles et à l'échelon fédéral.

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Rien de scellé à ce stade, évidemment. Mais il est loin le slogan "c'est à cause des patrons" lancé début mars par Paul Magnette, président d'un parti socialiste qui a perdu sa préséance historique et lorgne désormais les bancs de l'opposition. L'électeur l'a décidé: vouer le patronat aux gémonies ne figurait pas sur le ticket gagnant.

Alors, ces élections, bonne nouvelle pour les entreprises? Pas si vite. D'abord, l'idéal patronal peut encore être dilué dans les formations à venir, notamment à Bruxelles et au Fédéral, et certaines de leurs préoccupations passer par pertes et profits.

Mais plus que des attelages pro-business, ce dont les entreprises ont besoin, c'est d'un certain degré d'urgence. Les questions laissées par les gouvernements sortants restent immenses et réclament d'y voir plus clair, rapidement.

Le monde patronal peut se réjouir d’un horizon politique peut-être moins hostile à sa cause. Au politique de lui montrer qu’il joint le geste à la parole. Et qu’il en comprend l’urgence.

Ces derniers mois l'ont montré, le Pacte vert, par exemple, a subi des coups de boutoir mortifères par ces mêmes partis aujourd'hui plébiscités. Quid pour les industries qui, sur base des ambitions d'origine, ont déjà commencé leurs mues? À l'instar d'Holcim qui, comme le cimentier d'Obourg le confiait à L'Echo en début de semaine, juge la séquence "très inquiétante pour le financement des projets de décarbonation".

L'actualité nous rappelle aussi les menaces continuelles en provenance du nord de la France. Lundi, nous avons appris l'investissement de plus de 40 millions d'euros du liégeois Hydrometal à Dunkerque. Le groupe de recyclage nous assure que le permis d'environnement l'empêchait d'agrandir son site en bord de Meuse. Il n'empêche: on sait combien les terres françaises sont accueillantes avec leurs subsides et des avantages opérationnels, énergétiques et de mains-d'œuvre que ne reniera pas Hydrometal.

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À ces inconnues viennent se greffer les sempiternelles préoccupations comme l'emploi, les terrains disponibles, les coûts salariaux… Le monde patronal peut se réjouir d'un horizon politique peut-être moins hostile à sa cause. Au politique de lui montrer qu'il joint le geste à la parole. Et qu'il en comprend l'urgence.

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