Wall Street, version remix

Chroniqueur, newsmanager

Nouvelle stratégie pour Goldman Sachs

David Solomon, le patron de Goldman Sachs, est DJ à ses heures perdues. En 2018, il a sorti une version remixée de "Don’t Stop" du groupe Fleetwood Mac. Et effectivement, le banquier américain est inarrêtable. Inlassablement, il veut transformer celle qu’on a appelée de manière très péjorative la "pieuvre", symbole des excès de la finance dans les années 2000.

David Solomon, c’est Wall Street en version remix. Le nouveau Wall Street contre le vieux Wall Street, personnalisé par Lloyd Blankfein, l’ancien CEO de Goldman, qui de manière arrogante déclarait "accomplir le travail de Dieu". Rien que cela…

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Chez Goldman Sachs, la culture d’entreprise est en train de changer. Mais parfois d’une manière plutôt cosmétique.

Comme d’autres grands CEO, Solomon a signé l’été dernier la déclaration de l’organisation patronale Business Roundtable qui a bousculé le capitalisme américain: le but d’une entreprise n’est plus de maximiser le seul profit au bénéfice des actionnaires. Ces derniers doivent être mis sur le même pied que les autres "stakeholders". Bref, il s’agit de se préoccuper aussi de l’environnement, des clients, des travailleurs… C’est tout à fait dans l’air du temps.

Chez Goldman Sachs, la culture d’entreprise est en train de changer. Parfois d’une manière plutôt cosmétique. Cela va d’un code vestimentaire plus souple au refus de la firme de diriger des introductions en bourse (IPO) de sociétés dont le comité ne comprend aucune femme. Bizarrement, cette quête de diversité ne vaut toutefois que pour les Etats-Unis et l’Europe, pas pour l’Asie.

Surtout, Goldman Sachs veut se diversifier pour ne plus dépendre des seules activités de trading et de spéculation. Et aussi apparaître moins secrète, d’où ce tout premier "investor day" organisé mercredi à New York. On applaudit.

Alors, "greed is dead"? N’allons pas trop vite. Récemment, le Wall Street Journal laissait entendre que l’objectif de l’équipe dirigeante était surtout de doubler la valeur de l’action Goldman Sachs, qui reste à la traîne. David Solomon doit peut-être encore soigner son remix…

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