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analyse

Chaleur et fraîcheur pour tous

©Resiterra

La plupart des habitations et des immeubles de bureaux ont leur propre installation de chauffage. Ceci étant, l’approvisionnement énergétique individuel est peu à peu abandonné au profit de systèmes collectifs plus efficaces.

Dans le cas d’un chauffage collectif, de la chaleur résiduelle – provenant par exemple d’une usine, d’un incinérateur de déchets ou du sol – est utilisée pour chauffer de l’eau. Un réseau de conduites souterraines bien isolées apporte ensuite l’eau chaude dans les logements et les entreprises du quartier. De l’énergie qui serait perdue autrement est ainsi utilisée de manière durable. Par ailleurs, la capacité d’une installation est répartie sur plusieurs unités de logement ou d’activité professionnelle avec, à la clé, des gains énergétiques significatifs. 

En Islande, neuf habitants sur dix sont raccordés à un réseau de chaleur alimenté par des sources d’eau chaude. En Europe, ce n’est le cas que d’un habitant sur dix. En tête, on trouve le Danemark, la Suède, l’Autriche et l’Allemagne. En Belgique aussi, les communes et promoteurs immobiliers privilégient de façon croissante les systèmes de chauffage collectif dans les quartiers résidentiels et les zones d’activités économiques. Citons notamment Warmte@Zuid à Anvers, Les Pléiades à Visé, Bella Vita à Waterloo, le réseau de chaleur urbain de Gand, le quartier Bervoets à Forest et le réseau de chaleur de Bruxelles-Énergie. 

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Les réseaux de chaleur exploitent une chaleur résiduelle de l’environnement qui, autrement, serait perdue.

"Pour chaque projet, il convient d’établir si les gains de rendement et de durabilité compensent le transport d’énergie", indique Patrick Verdonck, Contract Manager au sein du bureau de conseil et d’ingénierie Antea Group. "L’échelle est un atout important pour que l’énergie renouvelable soit accessible à un public plus large. Un réseau bien conçu produit une chaleur confortable sans coût supplémentaire pour l’utilisateur. Cerise sur le gâteau, celui-ci peut compter sur une sécurité d’approvisionnement accrue et un impact moindre des fluctuations des prix de l’énergie."

Pour le refroidissement aussi

"Le réseau de chaleur exploite l’excédent de chaleur de manière utile", confirme Hendrik-Jan Steeman, du bureau de conception et de design Arcadis. "Malheureusement, un incinérateur de déchets n’est pas disponible partout. La nouvelle génération de réseaux de froid résout ce problème. Des pompes à chaleur locales chauffent des logements à partir d’une chaleur résiduelle de basse température provenant par exemple des eaux souterraines. L’eau refroidie peut alors être utilisée ailleurs dans le quartier pour un refroidissement immédiat, ou à nouveau stockée dans le sol pour un refroidissement ultérieur."

Un réseau de froid de ce type a été utilisé dans le projet résidentiel et commercial Quartier Bleu à Hasselt. Il permet également d’échanger de l’énergie entre les bâtiments. À Louvain, les 800 logements du site Hertogen et de la Janseniushof sont réchauffés et refroidis de manière similaire. "Le stockage d’énergie dans les eaux souterraines nécessite une composition du sol adéquate", prévient Hendrik-Jan Steeman. "Dans le cas contraire, il existe d’autres possibilités, telles qu’un système de tubes fermé avec un liquide qui extrait la chaleur du sous-sol et y libère du froid."

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