Liège, Schaerbeek, Charleroi... Les grands enjeux de votre commune en podcast

Paul Magnette (PS), bourgmestre de Charleroi depuis 2012, a passé le relais à Thomas Dermine pour occuper la tête de liste du PS dans la ville. ©BELGA

26 septembre 2024 18:49

Mise à jour 02 octobre 2024 15:06

À l'occasion des élections communales du 13 octobre, Le Brief se penche sur les grands enjeux de plusieurs communes en Belgique, en collaboration avec les journalistes du service Politique de L'Echo.

1 | Liège: se relever après les crises

Liège se place en première position d'un triste classement: celui des communes les plus endettées de Belgique. Avec une dette de 6.772 euros par habitant, la Cité ardente dépasse Charleroi.

Le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer (PS), à la sortie des urnes lors des élections communales de 2018. ©BELGA

Il faut dire que les Liégeois ont connu des années difficiles lors de cette dernière mandature. Il y a d'abord le covid, suivi de dévastatrices inondations dans la région, plus récemment, l'incendie de la tour Kennedy avec des dizaines de familles à reloger, sans parler de l'interminable chantier du tram.

Dans un tel contexte, ces élections sentent le terminus pour Willy Demeyer (PS), âgé de 65 ans, et bourgmestre depuis 25 ans.

2 | Tournai: le shérif face à la droite

Près de 70.000 âmes vivent à Tournai, chef-lieu de la province de Hainaut, aux mains du Parti socialiste depuis 47 ans, allié avec Ecolo depuis les dernières élections communales.

De gauche à droite: Ludivine Dedonder, Thomas Mangarts et Paul-Olivier Delannois assistent aux commémorations du 80ᵉ anniversaire de la libération de Tournai, pendant la Seconde Guerre mondiale. ©BELGA

Paul-Olivier Delannois (PS) – qui aime se faire surnommer "le shérif" – entend bien rempiler comme bourgmestre à l'issue du scrutin du 13 octobre. Toutefois, les socialistes devront faire face au MR, porté notamment par Marie-Christine Marghem aux côtés de Vincent Lucas, président de la section locale.

Le "shérif" Delannois affiche une sérénité à toute épreuve: "On ne gagne pas une élection sur un bilan, auquel cas, je ne me tracasserai pas tant il est bon!"

3 | Schaerbeek: la fin de l'ère Clerfayt?

Dans la commune schaerbeekoise du nord de Bruxelles, le leadership du bourgmestre Bernard Clerfayt (DéFI) est remis en jeu, après 24 ans de pouvoir.

Bernard Clerfayt (DéFI) est persuadé qu'il peut encore s'imposer à Schaerbeek face à une opposition morcelée. ©Kristof Vadino

Depuis l'an 2000, Schaerbeek – 130.000 habitants – est dirigée par l'homme fort de la place Colignon. Mais Bernard Clerfayt semble affaibli après cette dernière mandature. Sa Liste du Bourgmestre (LB) a essuyé le départ de nombreux de ses proches de longue date.

En face, le paysage semble éclaté à gauche: le PS se voit concurrencé par un PTB qui monte en puissance dans la commune, ainsi que par l'arrivée de la Team Fouad Ahidar. À droite, MR et Les Engagés feront liste commune, persuadés de pouvoir surfer sur la vague des législatives de juin.

4 | Bastogne et sa fusion avec sa voisine Bertogne

Fini le duel fratricide à Bastogne. Cette année, les élections de cette commune de la province de Luxembourg ne verra pas un duel fratricide Lutgen-Lutgen.

Aux élections communales de 2018, le bourgmestre Benoît Lutgen (Les Engagés) faisait face à son frère Jean-Pierre Lutgen, qui tirait une liste des oppositions réunies. ©BELGA

Après sa victoire face à son frère, le bourgmestre Benoît Lutgen (Les Engagés) fait face à un nouveau défi: la fusion avec sa voisine Bertogne. L'objectif étant de faire des économies d'échelle et de dégager des moyens supplémentaires, la fusion n'a toutefois pas que des adeptes.

Pour les centristes, l'enjeu sera de conserver leur majorité absolue historique dans la commune.

5 | Charleroi: repeupler le centre-ville

Paul Magnette (PS) quittera ses fonctions de bourgmestre de Charleroi à l'issue des élections. C'est son dauphin Thomas Dermine, secrétaire d'État sortant, qui prendra le relais en cas de nouvelle victoire des socialistes.

Charleroi, c’est plus de 200.000 habitants, et un taux de chômage qui frôle les 15%. En embuscade, les libéraux veulent profiter de l'élan des législatives de juin pour débarquer au pouvoir avec Les Engagés et prendre la ville aux socialistes.

La vitalité socio-économique du centre-ville est le grand enjeu des élections à Charleroi, en pleine mutation post-industrielle. Après plus de dix ans de grands travaux, il faut parvenir à redynamiser et attirer de nouveaux habitants dans l'hyper-centre.

6 | Jodoigne, fief de la famille Michel

Aux confins du Brabant wallon et de la Hesbaye, on trouve Jodoigne, commune de moins de 15.000 habitants, dominée de longue date par les libéraux.

Le bourgmestre de Jodoigne Jean-Luc Meurice (MR) est candidat à sa réélection. ©Ville de Jodoigne

En politique, Jodoigne est connue pour être le fief de la famille Michel. Les libéraux espèrent ici aussi profiter de l'élan favorable à la droite observé depuis les législatives de juin. On retrouve d'ailleurs sur la liste MR des visages connus au niveau national, le député fédéral et secrétaire d’État sortant Mathieu Michel et la nouvelle ministre wallonne de l’Agriculture Anne-Catherine Dalcq.

Un des enjeux clés de la prochaine législature sera de rebooster le centre de Jodoigne. Le bourgmestre sortant souhaite par exemple mieux accompagner les jeunes qui se lancent dans des petits commerces.