Plus de quatre millions de Belges bénéficient d'une assurance hospitalisation par le biais de leur employeur. Elle couvre les frais d'hospitalisation qui ne sont pas remboursés par l'assurance maladie.
Dans la plupart des cas, c'est l'employeur qui acquitte la prime. Cependant, une étude de la société de services en ressources humaines Mercer montre qu'une évolution se profile et que de plus en plus d'entreprises demandent une contribution à leurs travailleurs. En 2015, 7% des entreprises ont demandé une contribution et, cinq ans plus tard, ce chiffre atteint déjà 14%. Notons qu’environ 45% des compagnies proposant une assurance hospitalisation permettent l'affiliation gratuite du partenaire et des enfants.
Franchise
Selon le contrat et la prime que vous payez, vous serez ou non confronté à une franchise. Il s'agit du montant que vous devez supporter vous-même et pour lequel l'assurance n'intervient pas. Selon Mercer, l'on applique de plus en plus ce qu'on appelle la "franchise différenciée". Chez de plus en plus d'assureurs, la franchise pour une chambre individuelle est beaucoup plus élevée que lorsque vous optez pour une chambre double ou commune.
"De cette manière, les assureurs évitent le problème bien connu des honoraires - qui pèsent lourdement sur la facture finale dans le cas des chambres individuelles - et ils parviennent à maîtriser leurs statistiques de sinistralité et les primes qui en découlent", nous explique Benjamin Rutten, expert Employee Benefits chez Mercer. "Selon nos recherches, un peu plus de trois quarts des polices pratiquent la franchise uniforme, et donc la même franchise pour une chambre individuelle que pour une chambre commune."
Prime plus élevée
Normalement, l'affiliation à un régime d'assurance hospitalisation collective se fait sans qu'il soit nécessaire de remplir un questionnaire médical. En d'autres termes, aucune distinction n'est faite en fonction de l'âge ou de l'état de santé. Les personnes qui souscrivent une assurance hospitalisation devront toutefois remplir un questionnaire.
Lorsque vous prenez votre retraite, vous pouvez poursuivre à titre individuel l'hospitalisation collective de votre employeur. Pour ce faire, vous n'aurez pas à subir d'examen médical et il n'y a pas de délai d'attente (c’est le délai de carence qui précède la prise d'effet de la couverture). Une condition toutefois: vous devez être assuré depuis au moins deux ans, sans interruption, et vous devez en faire la demande dans les 30 jours qui suivent la perte de la couverture.
Mais vous devrez dorénavant payer une prime nettement plus élevée. Pour les assurances hospitalisation individuelles, l'âge de l'assuré joue un rôle. Plus vous êtes âgé, plus la prime sera élevée. "La prime pour une assurance hospitalisation collective varie approximativement entre 10 et 25 euros, en fonction des garanties choisies, de la taille et de la composition du groupe et des statistiques de sinistralité", précise Marc Van kerckhoven, Director Employee Benefits chez Vanbreda Risk & Benefits.
La prime pour une assurance hospitalisation individuelle pour une personne de 30 ans atteint vite plus du double de la prime collective. Une personne qui s'affilie à 55 ans paie en moyenne deux fois plus qu'une personne qui le fait à 30 ans. "Et celui qui s'affilie à 65 ans paie déjà en moyenne 3 fois plus que celui qui le fait à 30 ans", complète Marc Van kerckhoven. Selon le produit et l'assureur choisis, la prime pour une assurance hospitalisation individuelle sera soit "figée" sur l'âge d'entrée dans l'assurance hospitalisation (+ indexation), soit elle évoluera en fonction de l'âge atteint.
Police d'attente
Pour éviter des primes plus élevées, vous pouvez souscrire une police d'attente. Il s'agit d'un contrat complémentaire par lequel vous "préfinancez" votre assurance hospitalisation individuelle ultérieure. Lorsque vous quittez votre assurance hospitalisation collective, vous payez une prime en fonction de l'âge que vous aviez au moment où vous avez souscrit votre police d'attente.
"Il est préférable de commencer le préfinancement le plus tôt possible", souligne Karolien Goethals, advisor Employee Benefits chez Vanbreda Risk & Benefits. "En effet, la prime pour le préfinancement et pour le futur plan individuel d'hospitalisation est déterminée en fonction de l'âge au début du préfinancement."
Bien sûr, il est toujours possible de commencer le préfinancement à un âge plus avancé, mais l'avantage sera alors moins important. L'importance de l'avantage dépend bien entendu non seulement de l'âge auquel vous commencez à préfinancer, mais aussi de votre durée de vie et donc de l'âge jusqu'auquel l'assurance hospitalisation individuelle vous couvrira."
Dans un certain nombre de cas, c'est l'employeur qui préfinance l'assurance hospitalisation individuelle. Cependant, une étude de la société de services en ressources humaines Mercer a montré que seulement 15% des polices offrent un tel préfinancement. Comme pour le préfinancement individuel, il sera possible de souscrire l'assurance à une prime moins élevée plus tard, au moment où le travailleur quitte l'entreprise ou part à la retraite.
CES EXTRAS OFFERTS PAR LES EMPLOYEURS
L'assurance hospitalisation et l'assurance de groupe sont des avantages extralégaux assez courants. Cependant, les employeurs souscrivent parfois des assurances complémentaires pour leurs travailleurs.
Assurance complémentaire contre les accidents du travail
Comme l'indique le mot "complémentaire", il s'agit d'une couverture qui peut être souscrite en plus de la couverture légale couvrant les accidents du travail. En effet, le législateur a plafonné la base de calcul des indemnités à un plafond salarial légal de 44.817 euros par an.
Revenu garanti
Si un collaborateur souffre d'une incapacité de travail de longue durée, par exemple à la suite d'une grave opération chirurgicale ou d'un accident, l'assurance "revenu garanti" peut veiller à ce que la perte de revenus de cette personne reste limitée. La prestation légale diminue avec le temps, ce qui a des conséquences financières importantes pour le travailleur concerné. Une assurance complémentaire permet de compenser ce problème. Pendant la période d'incapacité de travail, une rente est versée en plus de l'intervention de la caisse d'assurance maladie. L'employeur peut, par exemple, continuer à garantir aux travailleurs 70% du salaire pendant leur absence de longue durée.
Assurance "vie privée"
Parfois, la ligne de démarcation entre le travail et la vie privée est ténue. Que se passe-t-il si votre travailleur est heurté par un véhicule lors d'un voyage d'affaires alors qu'il fait son jogging aux abords de l'hôtel juste avant une réunion? Vous pouvez également assurer les situations dans lesquelles vos collaborateurs sont victimes d'accidents au cours de leur vie privée. D'ailleurs, cette assurance va bien au-delà de ces cas qui se situent à la limite entre le travail et la vie privée. Elle couvre tous les accidents possibles de nature domestique, de loisir ou sportif, même pendant les vacances. Cependant, il doit s'agir d'un "accident", ce qui implique la présence d'une lésion corporelle qui se produit à l'occasion d'un "événement soudain".